Au lendemain de la mise en place du nouveau COCAN 2025, notre rédaction a tendu son micro à un des responsables des commissions techniques, en la personne de Mr Zaïnoul Abidine BARRY président de la Commission Hébergement et Restauration, actuellement en séjour à Paris, pour recueillir son avis.
Au cours de cet entretien téléphonique, Mr Barry nous parle non seulement des enjeux liés à l’organisation de la CAN, mais aussi des différents axes stratégiques sur lesquels cette nouvelle équipe devrait s’appuyer pour la réussite de sa mission.
Lisez….
www.kababachir.com : Un nouveau Comité d’Organisation de la Coupe
d’Afrique des Nations (COCAN) 2025 vient d’être mis en place par le
Gouvernement. Quelle est votre lecture de cette nouvelle équipe ?
Zaïnoul Abidine BARRY : D’abord
avant de parler du COCAN, permettrez moi de féliciter le Ministre Bantama SOW
et le président de la Fédération Guinéenne de football (FEGUIFOOT) Mr Antonio
Souaré pour les démarches utiles menées au près de la CAF pour confirmer
l’octroi de l’organisation de la CAN 2025 à notre pays. Parce qu’après le
glissement des CAN 2021, 2023 pour d’autres pays organisateurs, il fallait une
confirmation officielle pour la Guinée. Donc nous sommes maintenant rassurés et
motivés que la Guinée organisera cette compétition en 2025. Ceci étant, nous
devons nous mettre immédiatement au travail.
Pour revenir à votre question, la mise en place d’un nouveau comité de pilotage
est un acte salutaire, on attendait cela depuis longtemps. Je me réjoui que le
Gouvernement à travers le Département des Sports a décidé de prendre les choses
en mains, en mettant en place un nouveau comité que moi j’appelle « comité
stratégique » pouvant dynamiser les choses. Vous savez, le temps passe vite,
2025 c’est pour bientôt. Donc nous devons déjà nous mettre au travail pour
mieux réussir cet événement.
Pourquoi dites-vous que ce comité est «
stratégique » ?
De par sa configuration, il ya de la matière (politique, technique et professionnelle).
Politiquement, c’est un acte
d’engagement et de responsabilité que le gouvernement vient de prendre. Je
voudrais parler de la volonté politique affichée du gouvernement. Lorsque c’est
le Ministre des Sports lui-même qui préside le comite de pilotage, il peut
porter la parole au niveau du Gouvernement ou au niveau du Président de la République,
il peut prendre rapidement des initiatives et faciliter la prise des décisions
pour mieux doter le comité des moyens nécessaires l’accomplissement de sa
mission. Il peut également faciliter l’implication et l’adhésion des
partenaires techniques nationaux et étrangers. Mieux, il y a dans ce comité des
conseillers du Premier ministre, mais ce qui est encore plus marquant c’est
l’implication des gouverneurs des régions, par ce que ces derniers jouent et
peuvent jouer un rôle important dans la stratégie qui sera définie par le Comité
de pilotage. Pour ce lui qui connait les exigences de la CAF (chapitre 42 du
règlement intérieur), il faut noter également que
c’est une grande responsabilité qu’un pays prend aujourd’hui pour l’organisation
d’une CAN. Ce n’est plus comme par le passé, parce qu’aujourd’hui, comme vous
le savez, la CAN est devenue une compétition à grandes échelles vue le nombre de
pays qui participent, par ce que de 16 auparavant, on est passé à 24 équipes
aujourd’hui.
Parlant de l’aspect Technique et
professionnel de la nouvelle équipe, nous pensons que la présence de
l’international guinéen Aboubacar Titi CAMARA, qui occupe le poste de
conseiller spécial, du président de l’association organisatrice (FEGUIFOOT) Mr
Antonio Souaré, d’autres personnalités du secteur comme Amadou DIABY, Fodé
Bouya Fofana, Ibrahima Blasco Barry et les cadres techniciens du Département
des sports avertis sur le contenu du cahier des charges de la CAF, aura tout
son poids pour la réussite de cet événement tant attendu.
Pour moi, ces techniciens et professionnels habitués des grands événements
sportifs peuvent mieux orienter les commissions techniques du COCAN dans la
préparation de la CAN 2025. En tout cas, c’est un bon début et nous pensons
qu’avec la détermination des uns et des autres et la volonté affichée du
gouvernement, cet événement sportif sera
couronné de succès.
Pensez-vous qu’il faut maintenir les
mêmes commissions techniques de l’ancien COCAN 2023 ?
Oui. Je pense même si on peut renforcer certaines commissions tout en tenant
compte de leur feuille de route pour mieux travailler sur le
terrain et répondre aux attentes, pourquoi pas ? Ces commissions ont déjà
commencé à travailler. A ce jour, ils ont même déposé leurs fiches techniques
de description des tâches.
Il faut se rappeler d’ailleurs qu’une mission composée de plusieurs commissions
de l’ancien COCAN avait effectué la première mission de prospection dans les
régions du pays entre février et mars 2018.
Pendant quatre semaines, nous avons pu faire un diagnostic microscopique de la situation globale et un rapport fidèle avait été produit à cet effet. D’ailleurs, ce rapport permettra au nouveau comité d’avoir une idée générale de la situation et les différentes tâches qui nous attendent à 6 ans de la compétition.
Il faut se dire que malgré les maigres moyens, les membres de cette mission avaient fait un travail remarquable sur le terrain et connaissent parfaitement bien le dossier. A mon avis, ces commissions qui ont effectué ces travaux peuvent constituer une ressource nécessaire et un atout pour faciliter la continuation des travaux de préparatoires de la CAN 2025.
Malgré ces annonces, beaucoup de
guinéens restent pessimistes quant à la
possibilité de la Guinée d’abriter cette compétition. Quel est votre
avis ?
C’est vous qui le dites, que les guinéens sont pessimistes. Moi, je ne parle
pas de pessimisme, je parle plutôt de défi à relever et de fierté nationale,
par ce que c’est la première fois et sous ce régime qu’on octroi à la Guinée la
possibilité d’organiser une Coupe d’Afrique des Nations, avec 24 équipes à
l’affiche. C’est une marque de confiance à la Guinée. Nous devons tous nous
mobiliser, chacun dans son domaine pour que cette fête du football Africain qui
se tiendra en Guinée, soit couronnée de succès.
Vous qui aviez pris part à la mission de prospections des sites devant abriter cette compétition à Conakry et à l’intérieur du pays. Quel a été le constat sur le terrain tant sur le plan d’infrastructures sportives et hôtelières que des opportunités d’investissements ?
Au cours de cette mission de prospection dans les régions Boké, Kindia, Labé, Kankan,
Nzérékoré et dans la capitale Conakry, nous avons rencontré des autorités administratives
disponibles et déterminées à accompagner le COCAN dans cette difficile et noble
mission.
Chaque gouverneur ou préfet veux que sa région soit parmi les sites qui seront choisis. En plus, nous avons rencontré une jeunesse enthousiaste et engagée à s’investir pour la réussite de l’énervement. Je pense qu’avec la mise en place de ce comité de pilotage les choses sérieuses vont commencer et chacun aura la réponse à sa question.
Cette mission était importante, parce que nous sommes parvenus à expliquer aux uns et aux autres, les enjeux de l’organisation d’une Coupe d’Afrique des Nations. Je pense d’ailleurs qu’il serait mieux pour une question d’équilibre, d’élargir l’installation des sites aux autres régions comme Faranah et Mamou parce qu’au-delà de l’aspect sportif, l’organisation de la CAN est un facteur de développement à la base. Des infrastructures de tout genre vont être construites dans les différentes régions du pays. Des stades, des hôpitaux, des hôtels, des aéroports, des routes pour relier ces infrastructures, des équipements, sans oublier
l’électricité, le câblage numérique, le Web et l’emploi des jeunes.
C’est en quelque sorte tous les secteurs qui vont être BOOSTER par l’événement.
C’est pourquoi, je salue l’implication et la participation des gouverneurs dans
la dynamique de la préparation.
Mais nous regrettons du fait que la presse n’était pas associée à cette mission de prospection.
Non ! Peut-être la presse privée. Sinon la RTG était là et elle a couvert toutes nos activités, de même que la cellule de communication du Gouvernement. Mais rassurez-vous que les prochains événements, la presse privée sera associée à tous les niveaux et dans toutes nos activités.
A vous entendre parler, on sent que vous
êtes motivé.
Bien sûr que oui. Parce que c’est un défi à relever et une fierté nationale pour
moi et pour tous les guinéens d’ailleurs.
Qu’est-ce que vous attendez du nouveau
Comité ?
C’est de définir les axes prioritaires et mettre les commissions
techniques à la tâche.
Merci Mr Barry
C’est à moi de vous remercier.
Entretien réalisé par Abdoul Wahab Barry, www.kababachir.com