‘’Hériter d’un pays, pas d’un Etat’’ : l’argument d’un échec patent ?


Jean-Marie Doré a été le premier à se dresser contre cette boutade d’Alpha Condé justifiant son amateurisme par le fait qu’il ait ‘’Hérité un pays et non d’un Etat’’. L’ancien Premier ministre et compagnon de lutte d’Alpha Condé était allé jusqu’à répondre que désormais, on a ni Etat, ni pays. Et clap ! Aujourd’hui, c’est le tour de l’UFR de démonter l’argument.

Par la voix de Sydia Touré, l’UFR tranche : « En neuf ans, on a largement le temps de tout reconstruire, y compris dans des pays qui ont connu la guerre. Le président Lansana Conté avait laissé des institutions, autorisé les partis politiques, changé la monnaie, créé l’Assemblée nationale, les radios libres, la Cour suprême. »

Et le président de l’UFR de reconnaitre : « Il y a une centralisation à outrance des services au niveau de la présidence, surtout ceux qui ont de l’importance en matière financière. Les institutions avaient été créées, elles devaient être renforcées, Alpha Condé les a affaiblies. Résultat : nous sommes le pays le plus en retard d’Afrique de l’Ouest. »

Selon Sydia Touré,« Il n’y a rien à inventer par rapport à ce qui se fait ailleurs pour instaurer une gouvernance vertueuse dans un Etat organisé. Nous avons perdu beaucoup de temps. A ce jour, il n’y a pas d’Etat, pas d’administration, pas de leadership. La réalité est basique : rien ne fonctionne. »

Pourtant, pas plus tard que le mois dernier, le même Alpha Condé rappelait dans la presse sénégalaise : « Quand j’ai été élu en fin 2010, j’ai dit la vérité aux Guinéens. J’ai dit : “Nous sommes au sous-sol, nous devons serrer la ceinture pour aller au niveau du sol et ensuite à un niveau plus élevé. En effet, en Guinée, il n’y avait pas de routes, pas d’eau, pas d’électricité etc. J’ai hérité d’un pays, pas d’un État. Un État, c’est une administration, c’est une armée, police, une justice or tout le monde sait dans quelles situation était l’armée guinéenne, dans quel état était l’économie. Aussi la Guinée n’avait jamais achevé un programme avec le Fonds monétaire international. Grâce au courage du peuple de Guinée qui a compris qu’on devait serrer la ceinture et tout le monde s’est attaché, y compris les syndicats, nous avons pu faire face à tous ces problèmes. Il est évident qu’aujourd’hui, hier si on se gaussait de nous, quand on voyait l’hôtel Novotel, on n’a rien à envier aux pays voisins. »

A chacun d’en juger…

Jeanne Fofana, www.kababachir.com

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