Ils ont été appelés dans le gouvernement pour certains. Pour d’autres, ils gèrent des entreprises parapubliques – OGP, Patrimoine bâti, ONT – mais ils sont tous des fils du président ou se réclamant comme tels. Ils ont eu le même dénominateur commun : ils ont bien joué lors de la présidentielle de 2010. Près de cinq ans après, pourra-t-on évaluer l’apport des fils du président ?
Bien très jeunes par rapport aux nombreux vieux pères qui peuplaient le premier gouvernement d’Alpha Condé. Même le second et certainement le troisième. Certains sont issus de la diaspora. D’autres sont restés au pays pour tenter de faire fortune avec le plus offrant, qu’on soit Premier ministre ou chef de junte. Parmi eux, il y en avait qui flottaient. Ils ont quand même un dénominateur commun : malmener dans la plus grande rigidité l’opposition, prise comme étant l’ennemie du changement.
C’est donc cette mosaïque de militants et d’opportunistes qui pourraient constituer désormais l’arrière-garde du président. Ils ont pour rôle essentiellement d’assurer à tout va le service après-vente. Ou pour parler tout simplement, ceux qui apportent du cosmétique sur la gestion d’Alpha Condé. Ceux qui rectifient, justifient, défendent, etc. Après une bourde, après une déclaration mal placée, une sortie ratée.
L’équipe s’étoffe tous les jours avec l’arrivée dans le sérail d’un petit du président, d’un fils du président. Paul Moussa Diawara, le nouveau DG de l’office guinéen de publicité. Il retrouve de fait ceux-ci : Makanéra Kaké, ministre de la Communication, Laye Junior Condé, DG de l’ONT, Moustapha Naité, ministre de l’Emploi jeune, Bantama Sow, ministre des Guinéens de l’étranger, et le patron du Patrimoine bâti, etc. Leur objectif est connu : la réélection en 2015. «Je serai intraitable et sans état d’âme face à tout comportement qui s’opposerait à la réalisation du changement prôné par le Président Alpha Condé », a récemment déclaré Paul Moussa Diawara, à sa prise de fonction. Ça commence, non ? Quand on évalue ces petits du président, on se rend à l’évidence que celui de la Communication peine encore et toujours à réajuster la RTG, à l’équiper. Makanera n’a jamais foutu le pied dans certaines directions relevant de ses compétences, c’est le cas du Quotidien Horoya. L’homme se limite à la RTG et à l’OGP, pour parfois régler des comptes. Au propre comme au figuré.
L’Emploi jeune avec Naité ? Le ministre se bouge avec des projets mais peine à trouver le bon bout. Domani Doré ? Elle s’en mêle les pinceaux avec une CAN approximative, poussive et des infrastructures inadéquates. Les disciplines sportives (Boxe, Arts martiaux, boules et pétanques, etc.) sont reléguées au second plan. Même les voyages dans la sous-région sont difficiles à effectuer. Souvent les sportifs empruntent la voie routière en lieu et place des avions. La rengaine est connue : le département n’a pas d’argent. Paul Moussa ? Il fait la fête et nargue. Il a du mal à prendre son envol. Des exemples font légion. Mais, avec Alpha Condé, il est question de trouver juste le statut d’amateur pour décrocher la timbale.
Jeanne Fofana, www.kababachir.com