Il en avait fait une de ces décisions-phares. Mais deux mois à peine après, le président Alpha Condé fait marche arrière au sujet de l’importation des véhicules âgés de plus de huit ans. La résistance a pris le dessus. Conséquence, le chef de l’Etat a lui-même fait appel au ministre des transports pour lui intimer de mettre en veilleuse l’application de la décision.
En cinq ans de gestion du pouvoir, le président Alpha Condé n’a pas encore maîtrisé le processus de prise de décision. Abonné au populisme et très porté sur l’approche cavalière en matière de gestion du pouvoir, il arrive encore au chef de l’Etat de prendre des décisions sur lesquelles il est par la suite amené à faire marche-arrière. C’est très exactement ce qui s’est passé à propos de l’interdiction d’importation des véhicules âgés de plus de huit ans.
Récoltant un tollé général, le décret présidentiel au sujet de la question avait été perçu comme une volonté de priver le Guinéen moins des moyens de s’offrir un véhicule personnel. Tant les véhicules âgés de moins de 8 ans sont hors de prix. Réalisant donc qu’il a un peu trop pris à cœur des promesses qu’il avait faites dans un contexte de campagne électorale, le président Alpha Condé a personnellement fait appel à son ministre pour lui demander de mettre de côté le décret. Et l’argument mis en avant est encore plus humiliant. En effet, il s’agirait de prendre le temps de se concerter avec les partenaires sur la nécessité et les modalités d’application de l’interdiction d’importation des véhicules âgés.
Anna Diakité, www.kababachir.com