On ne sait pas trop quel profil va-t-il prendre, mais, avec sa toute première sortie pour l’étranger, Mamady Youla tranche avec la gouvernance de son prédécesseur – Said Fofana – l’imam de la Primature.
Confiné à l’inauguration de mosquées, d’officier des cérémonies de lecture du Saint Coran, de représenter Alpha Condé, à des cérémonies de deuil, etc., l’ex-Premier Ministre aura été tout sauf celui-là qui devrait incarner la Primature. Peu voyageur à l’étranger, cet ex-ministre a peu de bilan à présenter. Il était l’ombre de lui-même. Aucun punch. Et il se plaisait dans cela. Aujourd’hui, à peine installé, Mamady Youla, pas tout aussi charismatique s’en va à Londres au forum des investisseurs.
Un privilège que Said n’a pas pu trouver avec Alpha, lequel avait une réelle boulimie pour les voyages, même ceux qui ne concernaient pas les chefs d’Etat ou de gouvernement. Sans trop aller vite en besogne, on est tenté de croire que Youla semble être porté sur la mobilisation des fonds en faveur de la Guinée, déjà sérieusement malmenée par la corruption et la dilapidation des fonds publics.
Pour Dalein Diallo, alors en séjour à Mamou, « En 2015, pour financer la mascarade électorale, ils ont emprunté (NDLR, Alpha Condé et sa bande) à la banque centrale 1860 milliards de francs guinéens, une somme qui a été partagée d’une part aux proches du parti au pouvoir, d’autre part, certains ont bénéficié des marchés, les autres ont mis l’argent à la poche. Même les fonds d’aide destinés à la lutte contre Ébola n’ont pas été épargnés. C’est la cause de la cherté de la vie. Tous les prix sont à la hausse ; aujourd’hui, 1 dollar américain est égale à 9100 GNF ».
Cette situation désastreuse appelle à la mobilisation tous azimuts. Youla pourra-t-il être le messi ? Pas très évident.
Jeanne Fofana, www.kababachir.com