C’est seulement en des moments que la soirée d’hier soir qu’on réalise le dégré de ressemblance, pour ne pas dire d’identification entre le Syli national et le pays dont il est issu. Les deux sont en effet faits pour manquer les grands rendez-vous. En tout pour les poulains de Luis Fernandez, c’était le cas hier soir avec cet humiliant match nul auquel le Malawi a contraint notre équipe. Car à bien des égards, cette journée avait quelque chose d’exceptionnel.
Tout d’abord, c’était la première fois que l’équipe guinéenne retrouvait ses nombreux, après en avoir été privé plus de deux ans en raison d’Ebola. D’ailleurs, à plusieurs reprises, les responsables guinéens du football, particulièrement portés sur les excuses devant justifier les contreperformances, avaient souvent invoqué la délocalisation des matches du Syli national pour expliquer certains faibles résultats.
Ensuite, depuis la cinglante défaite contre les Black Stars du Ghana en quarts de finale de la CAN 2015, c’était la première fois qu’Ibrahima Traoré, présenté comme le sauveur, revenait en équipe nationale. Ce dernier, ne supportant pas l’ambiance délétère qui avait régné dans le groupe durant la CAN équato-guinéenne, s’était mis en retrait, avec comme excuse la nécessité pour lui de faire en sorte de reprendre sa place au sein de son club allemand.
Enfin, il était attendu de la Guinée, après les deux premières sorties, pas franchement honorables (défaite face au Swaziland et un nul contre le Zimbabwe), qu’elle réagisse et se remette en selle.
Hélas, aucune de ces deux grandes significations n’aura suffi. La Guinée, sur ses propres installations n’a pas pu obtenir le moindre but face aux Flames du Malawi. Pire, durant la première période, les joueurs guinéens ont présenté un visage des plus décevants. D’ailleurs, les nombreux supporters, attérés par le faible niveau de jeu du Syli national, ont sifflé l’équipe et s’en sont pris à l’entraineur, Luis Fernandez.
Pourtant, il est bien possible qu’ils ne soient pas au bout de leur déception. Car, désormais, c’est la qualification même de la Guinée qui est quasi impossible. En tout cas, son destin n’est plus sous ses pieds. Même si elle venait à remporter tous les matches (au nombre de trois) qui lui restent, cela ne suffirait qu’à condition que ses adversaires marquent un sérieux coup d’arrêt.
Anna Diakité, www.kababachir.com