Il paie la rançon de son ‘’hardiesse’’. Il passe la première nuit en prison, à Labé, ce samedi, entre les griffes de la Gendarmerie. Il est aujourd’hui sans sa Prado, sa voiture de commandement. Il a dû son salut à la baraka, après ses piques sur les ondes d’une radio locale. Mais Abdourahmane Bakayoko alimente encore la chronique au moment même où certains se demandent s’il n’est pas à la solde d’une main experte tapis dans les labyrinthes politiques.
Il lui est reproché d’outrage au chef de l’Etat. De l’autre côté, l’UFDG crie à l’injure et lui fait payer son outrecuidance. Ces ennuis judiciaires restent incompris. Néanmoins, le jeune leader politique s’attend à des poursuites et son procès devrait être ouvert dans les jours qui suivent. En attendant, du côté de l’UFDG, le président de ce parti « déplore fortement la destruction du véhicule de monsieur Bakayoko. Peut-être que les jeunes de Labé ont voulu se rendre justice, ce qui n’est habituellement pas des pratiques de l’UFDG. Bien que la justice n’ait réglé aucun de nos problèmes, nous l’avons toujours saisie. »
Selon Cellou Dalein Diallo, réagissant récemment sur cet incident de Labé, Bakayoko n’a pas été corrigé « par rapport à un débat politique, mais par rapport à des injures grossières proférées à l’endroit de l’UFDG et son président. Il faut que les gens respectent aussi la déontologie dans leur participation au débat politique. Je déplore la violence exercée sur le leader politique, ce ne sont pas des circonstances atténuantes. » Dalein Diallo croit ferment que le leader politique joue le jeu d’un autre. Il va de soi. Mais, « qu’il défende ce leader à travers son projet de société, son programme. Nous n’avons pas de problèmes à ce niveau. Et non en disant que les autres, c’est des ethnos, des tribalistes, des gens incompétents. Il va jusqu’à dire que lui-même est plus compétent que le président de l’UFDG et qu’il peut battre le président de l’UFDG. Ce n’est pas ce genre de débat dont on a besoin dans notre pays ».
Abdourahmane Bakayoko l’a donc compris à ses dépens. Bonjour les ennuis judiciaires. Alpha Condé lui aussi brandit le glaive de la vengeance à l’encontre de toute personne qui le diffamerait. Ça ne fait que commencer pour Bakayoko. A moins qu’il ne soit une taupe.
Jeanne FOFANA, www.kababachir.com