Pour venir à bout de la détermination des victimes de la Badam, les autorités auraient-elles décidé de changer d’approche ? Ce n’est à exclure. En effet, alors que jusqu’ici, les manifestations tout à fait pacifiques de ce collectif dont les membres ont tout perdu dans la chute de cette Banque dont l’installation avait tout de même été autorisée par l’Etat, n’avaient connu que des incidents mineurs et isolés, les choses ont été tout autre hier.
En effet, comme à son habitude, le collectif avait, partant du siège de la banque en faillite, entrepris de se rendre au carrefour de la Banque centrale. Quelques mètres seulement de parcourus, ils étaient stoppés net par un impressionnant dispositif de sécurité. Cette fois-ci, les agents avaient visiblement reçu l’ordre ferme de ne laisser passer personne. Mais vu que les protestataires, de leur côté, tenaient à aller au bout de leur logique, l’accrochage n’a pu être évité. Il en a résulté des blessés légers et des pertes de biens dont des téléphones.
Contraintes de rebrousser chemin, les victimes sont venues ensuite se concerter en face de la Badam. Prenant acte de la stratégie qu’on semble lui opposer, le Collectif décide du maintien de la mobilisation et de la pression jusqu’à la satisfaction ultime de sa revendication. Sur demande du gouverneur de la ville de Conakry, Soriba Sorel Camara, un entretien a également eu entre lui et le collectif des victimes. Une commission a été mise en place pour un examen concerté des voies et moyens devant aider à dénouer la crise.
Mais l’initiative est prise avec une certaine prudence par les victimes, elles-mêmes. Elles savent en effet que ce n’est pas la première qu’on leur fait miroiter l’illusion d’une issue favorable. Mais jusqu’ici, elles n’auront rien vu venir.
Anna Diakité, Kabanews
