L’affaire de soupçon de corruption dans l’octroi des concessions portuaires en Afrique de l’Ouest continue à alimenter les débats en Guinée et au Togo.
Alpha Condé, réputé proche du milliardaire français, ne s’était pas encore exprimé depuis la mise en examen le 25 avril dernier à Paris de Vincent Bolloré.
Le Chef de l’Etat guinéen s’est enfin prononcé sur ces accusations de corruption. C’était à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la liberté de presse.
‘’Je vais porter plainte à Paris pour dénonciation calomnieuse’’ a promis le président Alpha Condé en présence des plusieurs journalistes réunis jeudi à la Maison de la presse à Coléah (Conakry).
Au cours de la rencontre à laquelle était convié également Cellou Dalein Diallo, Chef de file de l’opposition guinéenne, Alpha Condé n’a pas manqué de savonner la presse guinéenne.
‘’Votre défaut, c’est que vous ne faites pas d’enquêtes. Le rôle d’un journaliste, c’est de faire des enquêtes, mais vous ne faites jamais d’enquêtes. Un journaliste doit apprendre à faire des enquêtes. Le journaliste doit savoir faire des investigations avant de diffuser quelque chose’’, a-t-il enseigné à la vingtaine de journalistes présents dans la salle.
Et le président guinéen d’enfoncer le clou : ‘’Vous n’avez jamais protesté quand on raconte des histoires sur votre pays parce que vous continuez à désinformer la population. C’est à Paris qu’on va s’expliquer parce qu’aucun de vous n’a cherché à savoir ici la vérité’’ a ajouté Alpha Condé.
Le 26 avril dernier, la Commission nationale d’enquête administrative guinéenne a démenti toute implication d’Alpha Condé dans l’octroi du terminal de Conakry au groupe Bolloré. Le ministre guinéen de la Justice, Me Cheick Sako avait assuré le même jour que la Guinée allait « collaborer avec la France » dans cette affaire.
Pendant ce temps, le gouvernement Togolais, qui « ne se sent pas concerné » par les soupçons de corruption qui pèsent sur le milliardaire français Vincent Bolloré au sujet de concessions portuaires obtenues en Afrique, a annoncé vendredi 4 mai être prêt à coopérer avec la justice française dans cette affaire.
C’est le ministre togolais de la Fonction publique, qui l’a annoncé au micro de la radio Victoire FM : « Si on demande au Togo de fournir des informations ou des éléments de tout genre (relatives à l’enquête en cours), soyez assurés que nous le ferons volontiers.« , a laissé entendre Gilbert Bawara.
Abdoul Wahab Barry, www.kababachir.com