Affaire Nanfo  : La sortie du ministre Charles Wrigth irrite la colère des religieux à Kankan

La décision de l’imam Nanfo Ismaël Diaby qui continue à prier en langue Maninka ne passe pas chez les fidèles musulmans tant à Kankan que dans le reste du pays. Et ce, malgré la sortie du ministre de la Justice, Charles Wrigth, qui a pris la défense de Nanfo Diaby estimant que c’est son droit.

Cette situation a irrité la colère des fidèles musulmans, notamment les imams de Kankan qui n’ont pas tardé à réagir à la sortie du ministre.

S’exprimant au nom du collège des imams, Ibrahim Keita, chargé des conflits à la Ligue islamique communale de Kankan a laissé entendre qu’on ne joue pas avec la religion :

« Ce que nous avons entendu a heurté notre sensibilité. Nous sommes là depuis longtemps mais jamais nous n’avons entendu de tels propos. Tu peux retirer les biens d’un bon musulman et il peut oublier, lui retirer sa chefferie sans problème. Mais quand tu joues avec sa religion, il ne se laissera pas faire. Nous allons défendre notre religion à la limite de nos forces. Nous sommes tous d’accord que la Guinée est un pays laïc, mais ce que Nanfo fait est loin de la laïcité. Il veut saboter notre religion. Si un chef blague avec ça, nous ne nous laisserons pas faire. Si un riche s’oppose aux principes de la religion, il trouvera la force de Dieu. Nous ne sommes pas en Sierra Leone, mais à Kankan, la Mecque de la Guinée, et nous n’allons pas permettre les dérives. Ce n’est une question ni de Charles Wright, ni de Nanfo, mais de principes religieux », a-t-il précisé.

Plus loin, on s’en prend aux propos déplacés du ministre Charles Wrigth à Kankan : « Les propos du ministre ont été déplacés. Il n’a pas été tendre à l’encontre du grand imam. Il est allé très loin, il a exagéré pour quelqu’un qui veut prôner la paix. Il a choisi un au détriment de tous ».

Pour le Secrétaire préfectoral des affaires religieuses,  les propos du ministre n’ont pas été du goût des musulmans

« Nous avons interpellé tous les responsables religieux. Parce que ces temps-ci des remous avaient commencé à s’installer à Kankan, suite à la rencontre entre l’inspecteur régional des affaires religieuses El Karamo Bangaly Kaba et le ministre de la justice. Lors de cette rencontre, les propos du ministre Charles Wright n’ont pas été du goût des musulmans, y compris des responsables religieux. Ses propos du ministre ont été largement relayés sur les médias de la place. Ce qu’il a dit n’a pas été apprécié par les citoyens. Nous avons reçu des appels de partout avec à la clef des messages d’indignations. C’est ainsi que l’inspecteur m’a appelé pour sensibiliser les imams et les prédicateurs religieux. J’ai dit à l’inspecteur que cette sortie de Charles Wright a instauré une instabilité dans la communauté musulmane à Kankan » explique Moussa Camara.

De son côté, El hadj Mansour Fadiga regrette cette attitude de Nanfo et du ministre : « La laïcité de la République ne donne pas libre cours à un égaré de profaner une religion déjà existante. Les agissements de l’animiste Nanfo Ismaël DIABY sont loin d’une laïcité. C’est une profanation de l’islam. Si le célèbre mécréant Nanfo Ismaël DIABY avait décidé de créer sa propre religion et adorer son Dieu comme il veut, je l’aurai sans doute soutenu, car c’est son droit le plus absolu dans une république unitaire et laïque. Mais de là à inventer des choses dans une autre religion, changeant certains principes fondateurs de la religion pour tenter de saper son autorité relève de l’imbécillité et de la foutaise. Au nom de la laïcité, les autorités doivent protéger l’islam de la profanation par ce mécréant qui ignore loyalement les enseignements de l’islam », a laissé entendre le Chef religieux.

Alfred Bangoura, www.kababachir.com

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