Affaire Rogbane : le procès délocalisé à la cour d’appel ?

A cause de l’étroitesse du Tribunal de Dixinn, de son manque d’aération, mais surtout de la cohue qui a caractérisé l’ouverture du procès des acteurs présumés de la bousculade meurtrière de la plage de Rogbane, le procès risque d’être délocalisé pour la cour d’appel de Conakry. Plus large, plus commode, plus sécurisé. C’est du moins ce que laissent comprendre certains magistrats craignant par ailleurs, vu la chaleur torride, une autre façon de propager Ebola. Cette délocalisation exige en revanche d’autres démarches administratives. Il n’empêche que le procès soit renvoyé à la huitaine.

Pour rappel, trois chefs d’accusations ont été signifiés à Malick Kébé, le directeur général suspendu de l’agence guinéenne des spectacles et certains organisateurs du concert du 29 juillet dernier à la plage de Rogbanè. Homicide involontaire, abstention délictueuse et complicité, constituent donc les chefs d’accusations.

Cette poursuite intervient au moment même où des voix politiques réclament la tête du gouverneur de la ville de Conakry que le PM Said Fofana entend protéger au prix de la loi. A côté de celui-ci, on demande et exige la tête du chef de la délégation spéciale de Ratoma, Sékou Batouta, ainsi que les ministres de la Sécurité, de la Décentralisation, entre autres. Comme pour respecter tout le droit et donc éviter une justice à deux vitesses. Ces hauts commis de l’Etat devraient notamment être poursuivis pour leur incurie pour les uns et mensonge public pour d’autres, en l’occurrence Soriba Sorel Camara. Pour masquer sa mauvaise foi, ce démagogue s’est rendu hier dans les stations balnéaires qui bordent Conakry pour nous dit-on s’assurer de la bonne application de fermeture de ces lieux. De l’autre côté, le gouvernement était en conclave dans le même cadre.

Pour rappel, suite à la tenue du conseil extraordinaire des ministres qui a suivi le drame, des mesures avaient été prises : selon le communiqué du conseil extraordinaire, « Le Chef de l’Etat a donné des instructions fermes aux ministères concernés pour : la faisabilité et la construction d’un nouvel espace (type jardin du 2 Octobre) sur le site retenu à Kipé; d’espaces aérés (aire de jeux et de loisirs) dans les grands centres urbains ; d’un grand lieu de spectacle pour la diffusion et la production culturelle ; l’accélération des travaux de construction des maisons de jeunes et des stades. »

Jeanne Fofana, www.kababachir.com

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