« La crise d’Ebola va nous toucher, surtout dans la zone forestière. Cette zone de la forêt représente quand même 30 % de la production rizicole du pays. A ce niveau-là, nous avons déjà des retours d’information sur les superficies qui n’ont pas été emblavées en totalité pour cause d’Ebola. »
Manifestement, si Ebola fait des heureux comme Alpha Condé qui dort tranquille avec la suspension des manifs politiques, ce virus fait autant de malheureux. Notamment chez les producteurs agricoles. Et le ministre de ce secteur en est consciente. Jacqueline Sultan rappelle que dans la zone forestière, même l’utilisation de certains produits n’a pu être faite, parce que les populations ont hésité à aller chercher ces produits dans les chefs-lieux des préfectures. Or, regrette-t-elle, « L’usage ou la tradition dans cette région veut qu’on fasse des groupes d’actions, d’entraide d’un village à un autre, d’une zone à une autre. Donc, cela va forcément se faire ressentir sur les productions rizicoles de toute la zone forestière. Il y aura certainement un besoin d’appui à ces populations-là. »
C’est pourquoi note la ministre « le riz qui devait être produit dans ces localités va, pour la plupart, soit vers les pays limitrophes, soit vers les mines de Siguiri ou de la Moyenne Guinée. Donc, il y aura certainement des réductions de flux de produits approvisionnés. » Une solution possible ? Du côté du département, « On essaie de voir comment mettre en place des réactions, des systèmes pour justement palier cette crise qui se dessine. Elle ne sera pas, on l’espère, majeure parce que n’ayant pas touché la Haute-Guinée et l’autre bassin de production qui est la zone côtière, la Basse-Guinée. Mais on aura certainement un impact sur la zone forestière. » Comme quoi, Ebola et agriculture ne sauraient tout aussi faire bon ménage !
Jeanne FOFANA, Kabanews