Le Chef de l’État guinéen a accordé une interview exclusive au magazine panafricain Jeune Afrique, dans le n°2835, paru ce dimanche 10 mai. En pleine crise politique née du refus par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) d’organiser les élections communales avant la présidentielle, Alpha Condé ne ménage pas son opposition. « J’ai fait en quatre ans plus que mes adversaires en quarante ans« , pense-t-il.
C’est un président sortant sûr de sa réélection qui s’est prêté aux questions de nos confrères. Pour le locataire du palais de Sekoutoureyah, « ceux qui [le] feront échouer ne sont pas encore nés« . Que cela plaise ou non, il n’entend pas perdre le fauteuil présidentiel en 2015.
A ceux qui l’accusent de vouloir attiser les haines ethniques et d’avoir un problème avec les peuls, celui qui entend être le Mandela guinéen les informe que son épouse est peule – peut-être un début de réponse aux multiples interrogations soulevées suite à la récente nomination de son « ex-épouse » au poste de Conseillère économique principale avec rang de Ministre, NDLR. Peut-on vraiment parler de divorce du couple Condé-Diallo, après cette déclaration ? Difficile de répondre. Ce qui est certain, c’est que le président de la République assure que beaucoup de ses amis sont peuls.
Sur la répression des manifestations pacifiques de l’opposition, le n°1 guinéen ne nie pas que la police ait commis des bavures dans les missions de maintien d’ordre. Mais le coupable, selon lui, c’est l’opposition qui fait usage d’armes de chasse. « Les fusils de chasse et les frondes, c’est l’opposition qui en fait usage », a-t-il tenté de justifier.
Alpha Condé laisse la porte du dialogue ouverte au chef de file de l’opposition, Cellou Dalein Diallo. Selon nos informations citées par des sources proches de l’opposition républicaine, les deux hommes d’État pourraient se rencontrer mardi prochain.
A lire cette sortie médiatique du président, on peut d’ores et déjà estimé que les discussions entre les deux hommes ne seront pas faciles. Alpha Condé, tout en disant qu’il est ouvert au dialogue, rejette toute modification du calendrier actuel publié par la Commission électorale nationale indépendante.
Thierno Diallo, www.kababachir.com