Le 7 janvier 2011, le tout nouveau Président de la République de Guinée le Professeur Alpha Condé signe un important décret. C’est le premier décret de son mandat limogeant un haut fonctionnaire de l’État, à la tête d’une Institution Républicaine. IL s’ agit de Docteur Sékou Koureissy Condé 1er Médiateur de la République, nommé pour 7 ans et inamovible selon la constitution. En commençant par le propre camp du Président Alpha Condé, cette décision d’humeur du nouveau Président ne laissera personne indifférent. Société civile, Partis politiques, avocats, Institutions républicaines, organisations régionales et associations religieuses interviendront tour à tour pour rappeler le Chef de l’État au respect des lois. On connait la suite.
Quatre années plus tard, le 7 janvier 2015, après le déclenchement d’une grande grève syndicale sur fond de revendication salariale et contre les fausses promesses, c’est au tour des partis politiques de l’opposition d’organiser un meeting géant au stade du 28 septembre contre le pouvoir du Professeur Alpha Condé. Les partis politiques de l’opposition s’appuient justement sur les violations de la constitution et le non-respect des lois en Guinée pour exprimer leur ras le bol.
Les Chefs d’ État africains ont cette manie d’oublier très vite et leurs engagements et les mots prononcent au cours des cérémonies d’investitures et de prestation de serment.
Dépêche de l’Agence PANA le 8 janvier 2011.
Nomination d’un nouveau Médiateur de la République en Guinée
Conakry, Guinée (PANA) – Le général de division Fancinet Touré, précédemment Grand chancelier de l’ordre national, a été nommé vendredi, Médiateur de la République, en remplacement du Dr Sékou Koureïssy Condé, limogé le même jour PAR le chef de l’Etat guinéen, le Pr Alpha Condé, a rapporté la télévision nationale.
Le général Touré, un des sages de la coordination de la Basse Côte ou Guinée maritime, qui avait appelé ses concitoyens à voter massivement en faveur du candidat Alpha Condé au second tour de la présidentielle de novembre dernier, était membre du Comité militaire de redressement national (CMRN) qui avait pris le pouvoir en avril 1984.
Aucune explication n’a été fournie sur le limogeage de Kouréïssy Condé qui avait été nommé en septembre dernier pour un mandat de 7 ans, non renouvelable, selon la nouvelle constitution, par le président de la transition, le général Sékouba Konaté.
Dès sa nomination, Dr Condé avait parcouru en un laps de temps plusieurs localités du pays à la veille du second tour de la présidentielle, appelant les populations au calme et au respect des résultats du scrutin après plusieurs actes de violences ayant entraîné des morts et des blessés parmi les militants des deux candidats, notamment le Pr Alpha Condé et Mamadou Cellou Dalein Diallo.
On rappelle que Dr Condé avait été ministre de la Sécurité du défunt président, Lansana Conté, au moment de l’arrestation, en 1998, au lendemain du scrutin présidentiel, du Pr Alpha Condé pour « atteinte à la sûreté de l’Etat », condamné à 5 ans de prison, puis amnistié 28 mois plus tard.
-0- PANA AC/JSG/SOC 08jan2011
[…] Alpha Condé et le mois de janvier. […]