Il l’avait dit juste après son élection en 2010 : bientôt il n’y aura plus d’opposants en Guinée. Cette sinistre prédiction d’Alpha Condé, alors fraichement élu dans les conditions qu’on connait se prépare et s’applique petit à petit. Le paysage politique guinéen lui donne largement raison.
Le parti de Fall a été dilué dans le RPG, celui de Bah Ousmane, le plus grand, il y a quelques années, n’existe que de nom. L’UFDG tangue, grâce à la compromission de Bah Oury. Le PEDN sonné par la présidentielle, puis les législatives, panse ses plaies, etc. Même le RPG n’est pas épargné. Le comble, quoi ! L’objectif vision 2020, c’est donc d’effacer sur la carte de la Guinée, tous partis politiques. Puis, aux juristes de trouver la nature du régime voulu par Alpha Condé. Mais déjà, Lansana Kouyaté, lui trouve le nom : monarchie.
Sur les ondes d’une radio privée, le président du PEDN déclare : « Il avait bien dit (NDLR, Alpha Condé) qu’il n’y aura pas d’opposition dans quelques temps. Il l’a dit lui-même. Il suit cette trajectoire. Mais il aurait dû dire très tôt ce qui se confirme aujourd’hui. Il pense effacer tous les partis, y compris son propre parti, qu’on le reconnaisse ou pas. Il veut être monarque, alors, nommons-le roi ou empereur. » Comment faut-il rebondir ? Quelle stratégie les opposants, les sérieux, peuvent-ils mettre en branle pour barrer la route au petit roi qui veut devenir grand ? Une équation avec double inconnues.
Jeanne Fofana, www.kababachir.com