Le Président de la République a demandé aux autorités compétentes de diligenter la modernisation des procédures de règlements des taxes et impôts par les contribuables, par l’utilisation de modes de paiement limitant les fraudes fiscales et les cas de corruption, en vue de mieux sécuriser les recettes publiques.
C’est en effet, l’une des grosses recommandations issues du conseil des ministres du jeudi dernier à Conakry. Alpha Condé n’est pas à son premier essai. Il des années, il en parle, mais sans aucune action. L’Etat vit au rythme fraudes fiscales et l’indélicatesse de cadres, le tout sous-tendu par une complaisance sans nom du président guinéen. Il y a de longs mois, l’ancien ministre du Budget Mohamed Lamine Doumbouya était monté au créneau mais, il n’a jamais été soutenu. Pourtant, jusque-là en effet, des cadres véreux et des opérateurs économiques se font la part belle pour se fertiliser dans les fonds publics.
« Les recettes se perdaient du fait de certains agents qui avaient des comportements indélicats. Soit la totalité de ce qui était payé n’arrivait pas comme il le faut, soit elle arrivait mais dans des conditions anormales. Tout ceci participait à la perte des recettes dans le système. Il y avait aussi le fait que certains opérateurs économiques faisaient preuve de fraudes fiscales. Ces opérateurs étaient soit informels, soit formels, ou alors les déclarations n’étaient pas sincères », témoigne le ministre dans une interview accordée à la presse nationale.
A ce titre, avec une projection de recette estimée 13 797,74 milliards GNF, il y a de quoi s’inquiéter. Mais, le ministre Doumbouya se dit confiant, car, « Il y a à peu près quatre à cinq ans, les impôts ne remplissaient pas les 100% de recettes. A date les impôts sont au-delà de 100%. La douane avait l’habitude et elle continue sur sa lancée. En juin, on avait à peu près 103% des prévisions. Ce qui représentait environ 160 milliards de francs guinéens de plus par rapport aux prévisions. Jusqu’à présent on est parvenu à réduire le déficit budgétaire qui était de 3,75 % à 0,7%. Outre l’amélioration substantielle des recettes, il y a aussi l’amélioration de la qualité des dépenses. »
Belle perspective donc, mais, faudrait-il que tout cela se fasse sentir dans le panier de la ménagère. Sinon, ce ne sont que des discours. Juste pour polir la gouvernance d’Alpha Condé. Et c’est ce que fait justement Alpha Condé lui-même : dénoncer, recommander puis rester sans sanctionner les contrevenants.
Jeanne Fofana, www.kababachir.com