Bien des Guinéens se demandent pourquoi Alpha Condé se bombe le torse pour continuer de garder très éloigné le leader politique de l’opposition Bah Oury. La réponse est toute simple : le président guinéen a une peur bleue du vice-président de l’UFDG. Cet autre Guinéen connait parfaitement bien Alpha Condé, ses manœuvres, sa forte capacité de nuisance, son inspiration sinistre d’un despote africain.
C’est pourquoi, à la suite du vrai faux complot de Kipé, Alpha s’attaque à Bah Oury, lequel a réussi à passer entre les mailles et se sauver. Sans même attendre la Justice, Alpha indexe Tibou, Sadakaadji, Bah et des pays frères comme le Sénégal et la Gambie. Aujourd’hui, Bay Oury n’en démord pas. Il voit Alpha Condé comme un dictateur sous les tropiques. Celui-là même qui applique « le « soft power » c’est-à-dire, acheter les consciences, distribuer des postes ministériels, et intimider les récalcitrants et les réfractaires. De là découlent la nomination de Kassory Fofana, et la mission confiée à Malick Sankhon du CRAC. »
Selon le vice-président de l’UFDG : « Désormais cette politique sera systématiquement intensifiée pour dépeupler notamment les rangs de l’UFR et réduire ainsi politiquement Sidya Touré. Pour cela, chouchouter dans un premier temps certains de leurs responsables en leur miroitant une possible participation au gouvernement ne coûte pas grand-chose aux stratèges du régime. Enfin en Haute-Guinée, le discours présidentiel est à double détente.
Il distille un langage de peur « votre sécurité collective dépend de mon maintien au pouvoir, sinon attendez-vous à pire qu’en juillet 1985 ». Il se fait également le restaurateur de la fierté Malinkée « Il a fallu que j’arrive au pouvoir, pour que les malinkés à Conakry osent parler leur langue ». Malgré cette boulimie à vouloir opposer les malinkés au reste de la communauté nationale, il est évident que plusieurs cadres du RPG sont exclus et marginalisés dans la gouvernance d’Alpha Condé. »
Une lecture sans appel. De quoi permettre à ceux qui doutent encore, de bien comprendre l’homme qui préside aux destinées de la Guinée. Comme si cela ne suffisait pas, Bah enfonce : « Alpha Condé ne partage pas le pouvoir. Il en a une conception totalitaire et hyper-possessive et il ne recule devant rien pour assouvir son ambition despotique. Tant pis pour ceux qui se laisseront entraîner dans son sillage. »
Allez-y donc savoir pourquoi Bah Oury est gardé, très éloigné de sa Guinée natale.
Jeanne Fofana, www.kababachir.com