Ce 20 octobre, la présidente du Conseil d’administration de l’Agence nationale de la microfinance (ANAMIF), Marliatou Barry a, au cours d’une conférence de presse qu’elle animée, fait la situation des fonds que le chef de l’Etat avait mis à disposition, dans le cadre le cadre de l’appui aux initiatives privées des femmes. Il en ressort qu’en dépit d’un taux de remboursement particulièrement bas, les autorités sont décidées à poursuivre et redynamiser l’expérience.
Se prononçant sur la gestion des quelques 130 milliards qui avaient été mis à la disposition du Fonds national de microcrédit à l’intention des femmes et des jeunes, Marliatou Barry a indiqué qu’à date, le taux de décaissement des fonds est de 26 %, reparti ainsi qu’il suit : 19 % en direction des institutions de microfinance et 7 % pour les groupements coopératifs. Les 74 % restants seraient toujours disponibles dans les comptes de l’Agence. Par contre, pour ceux qui ont jusqu’ici bénéficié des fonds de l’ANAMIF, le taux de remboursement est quelque peu décevant. En effet, selon Marliatou Barry, « Sur 35 groupements ayant bénéficié des fonds, seulement 9 ont commencé à payer jusqu’à ce jour ». Beaucoup invoqueraient l’épidémie à virus Ebola. Mais la présidente du Conseil d’administration pense qu’il y a aussi de la mauvaise volonté, dans la mesure où la réticence au remboursement aurait été constatée chez certains bénéficiaires bien avant l’avènement de la crise à virus Ebola. En tout état de cause, disponible et faisant valoir une certaine diplomatie, elle rassure : « Tous les groupements qui ont des soucis de paiement peuvent écrire à l’agence pour peut-être demander un temps moratoire. Et, l’agence examinera tous les cas pour voir ce qu’il y a lieu de faire ».
En dépit de ces quelques difficultés, les autorités, elles, semblent plutôt confiantes. En effet, selon la présidente du Conseil d’administration, « L’évaluation des résultats obtenus et du fonctionnement du fonds de microcrédit ont motivé l’autorité à revoir les statuts du fonds et à proposer une structure mixte qui mettra en commun les fonds de l’Etat, ceux des bailleurs de fonds et du secteur privé. A l’évidence, cette nouvelle disposition a pour but de redynamiser le fonctionnement, en disposant de plus de fonds et faire du fonds pour les femmes et les jeunes un fonds Perrin qui sera là longtemps après nous et de donner plus d’efficacité pour lui assurer un meilleur résultat ». C’est à croire que certaines critiques qui avaient été formulées sur certains médias de la place à l’encontre de cette dame n’auront pas trouvé un écho favorable auprès de ses autorités.
Anna Diakité, Kabanews