« Je n’ai aucune envie que l’on se précipite pour le renvoyer chez lui. Notamment du fait de la stigmatisation que suscite Ebola. Se pose aussi la question de sa sécurité et de son acheminement. Voilà pourquoi, en concertation avec les autorités de Conakry, nous étudions les voies et moyens d’un retour correct. Cela posé, il ne sera pas rapatrié dans l’immédiat. »
Le président sénégalais assouplit ainsi sa position. Et donc soulage bien des Guinéens qui sont vite montés sur leurs grands chevaux après les mots qualifiés de durs par Conakry, à l’endroit du suspect d’Ebola qui s’est exfiltré pour entrer à Dakar, pendant que les frontières de ce pays restent officiellement fermées. Depuis, ce cas, ce pays n’a plus d’autres cas. Seulement, il est conscient que rien n’est encore joué. « Je l’ai dit voilà trois semaines: aucun pays n’est à l’abri dans un contexte de migrations et de voyages transfrontaliers. Reste que nous avons mis en œuvre un dispositif de riposte, fondé sur une prise en charge immédiate de tout cas suspect. De même, le Sénégal s’attache à renforcer son dispositif sanitaire et à faire bon usage des moyens de communication. »
S’agissant du couloir humanitaire demandé au Sénégal, le président Sall tranche : « Nous avons accepté l’établissement de couloirs humanitaires afin que les médecins, les agents de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) et du PAM (Programme alimentaire mondial) puissent accéder aux pays affectés, dont il faut reconnaître qu’ils sont difficiles d’accès. Leur mise en œuvre est imminente. Il reste que des Guinéens sont pris pour cible. Mais, Macky Sall « condamne fermement tout comportement visant à ostraciser une communauté. Ce n’est pas parce que le cas détecté chez nous vient de ce pays que tous les Guinéens doivent être considérés comme porteurs potentiels du virus. J’en appelle donc au respect du prochain. »
Jeanne FOFANA, Kabanews