L’annonce de la venue, ce vendredi 28 novembre, révèle davantage l’ambivalence de l’opposition guinéenne. En effet, Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré et autres Aboubacar Sylla qui, il y a peu, jubilaient du fait que François Hollande n’ait pas encore rendu visite à son supposé ami qu’est le président Alpha Condé, voudraient aujourd’hui saisir l’opportunité de cette même arrivée pour faire part de leurs griefs. A la limite, ça manque de cohérence.
Durant tout le temps que François Hollande, Laurent Fabius ou encore Jean-Yves Le Drian se rendaient dans les pays voisins, sans même penser à Conakry, les opposants guinéens voyaient là une désapprobation des autorités françaises vis-à-vis de la manière dont la Guinée est gérée par le président Alpha Condé. On avait mis en avant les mêmes raisons quand, à l’occasion de sa dernière tournée en Afrique, le président américain, Barack Obama, s’est limité à Dakar. Cette attitude qui, de la part des grands dirigeants du monde, passent pour l’isolement de la Guinée, était perçue par les opposants comme une reconnaissance tacite de tous les maux qu’ils dénoncent en longueur de journée.
Alors quand, ces mêmes opposants disent aujourd’hui vouloir saisir l’occasion de l’arrivée de François Hollande pour lui faire part de leurs revendications, il y a quelque chose d’incompréhensible. Or, c’est bien de cela dont il est question. Poussant le paradoxe au bout, l’opposition entend même de montrer courtoise, civilisée. C’est ainsi qu’elle ne prévoit aucune forme de manifestation. Elle voudrait montre de sa bonne foi car, manifestement, il ne faudrait pas que l’hôte de marque du pays, soupçonne une attitude illégale ou violente de la part des opposants guinéens. Ils voudraient faire bonne impression. Pour cela, ils se contenteront simplement de lui adresser une lettre en guise de mémo contenant les principaux reproches qu’ils ont contre le locataire de Sékhoutouréyah.
On en retient qu’en plus du président de la République, l’arrivée de François Hollande sert aussi l’opposition. Quoique cette dernière ait toujours l’impression qu’il n’en était surtout pas ainsi.
Anna Diakité, www.kababachir.com