Quoiqu’on en dise, la mise en place de l’Assemblée nationale sert à quelque chose dans la lente mise en place du processus démocratique en Guinée. En effet, même si la marge des manœuvres des députés vis-à-vis de leurs bords politiques respectifs est des plus étroites, il arrive cependant que quelques-uns, au gré des débats, s’autorisent une opinion relativement autonome et objective. C’est le cas de l’honorable Ibrahima Sory Traoré qui, ce jeudi, quoique relavant de la mouvance présidentielle, a tout de même interpellé le ministre de la sécurité, Mahmoud Cissé au sujet de la présence des Burkinabè au nombre des exploitants artisanaux d’or à Siguiri.
Pour qui connaît le sous-tendu chargé auquel les Burkinabè sont associés par les temps qui courent, en Guinée, l’attitude du député ne manque pas d’audace. Pourtant, il n’a pas mâché ses mots pour dénoncer le fait que ces derniers seraient présents en grand nombre sur l’ensemble de la région de la Haute Guinée. Pour lui, c’est d’autant plus préoccupant qu’ils mettraient la nature en péril par la coupe abusive de bois à laquelle ils se livreraient pour les besoins de quête du métal jaune.
En guise de solution, il suggère qu’en plus des gardes-forestiers, les policiers et les mêmes Donzos soient impliqués dans la préservation de l’écosystème écologique. Sous-entendant ainsi que les chasseurs traditionnels souvent dénoncés dans des violations des droits humains dans les centres urbains, pourraient servi de manière un peu plus utile.
Anna Diakité, www.kababachir.com