Autorité de l’Etat à Womey : un camp militaire, pour quoi en faire ?

 

 

Le gouvernement dans sa hantise de restaurer l’autorité de l’Etat a imposé à Womey un camp militaire, suite aux massacres perpétrés récemment dans cette partie sud de la Guinée. Contre-productif, inopportun, maladroit, etc. les réactions ont fusé de toutes parts. De son côté, l’opposition se dit outrée. Pour l’UFR, cette installation d’un camp est tout simplement inopportune. Sydia Touré l’a dit et réitéré.

 

Le président de l’UFR reconnait tout de même que les drames sont des choses qui peuvent arriver et personne n’a le don de prédire qu’ils vont arriver. Seulement, « Ce qui doit être fait, c’est la réaction à bon escient. Mais ce n’est pas la réaction par rapport à ce qui s’est passé dernièrement à womey, c’est la réaction par rapport à tous les problèmes d’insécurité qu’on a connus dans cette région. Si vous donnez l’impression aux populations que chaque fois qu’elles sont victimes rien ne se passe après, elles commencent à faire de l’autodéfense et ainsi l’impunité s’installe. Oui ! Nous avons eu ce drame, nul ne pouvait le prévoir mais qu’avons-nous fait ? » L’avis de l’UFR est largement partagé entre observateurs de la scène politique guinéenne.

 

Extrait : « La manière dont nous sommes en train de procéder aujourd’hui, n’est pas la bonne. Cinq mille personnes ne peuvent pas être sorties de leurs maisons parce que des gens ont été tués. Vous pensez bien que tous ces gens ne sont pas coupables. En matière pénale, on ne peut pas mettre tout le monde dans le même sac parce qu’il ya eu un décès. Peut être que 100 personnes à Womey sont concernées par cette question, mais qu’on laisse les 4900 autres rentrer chez eux, ce sera un premier pas vers la sécurité. Qu’ils sachent qu’ils sont dans une Républicaine et que ceux qui ne sont pas concernés ne devraient pas être menacés voire pâtir des conséquences d’un tel acte. »

 

En tout état de cause, estime Sydia Touré, invité d’une radio locale, «L’installation d’un camp militaire à Womey est contre performante. Les gens dont on parle sont des Guinéens comme nous autres. On ne peut pas leur dire de sortir de chez eux et qu’on y installe un camp militaire. Il est évident qu’il y a eu une très mauvaise gestion du dossier womey. Depuis quatre ans que ce régime est en place dites-moi dans les différents drames de Zogota, de N’Zérékoré, plus de deux cent personnes tuées, est-ce que quelqu’un vous a montré des coupables ? »

 

Jeanne FOFANA, Kabanews

 

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