Ansoumane Camara alias Bafoé se tire bien d’affaire avec Alpha Condé. Révélé au public suite à la folle répression dont il est acteur avant, pendant et après les mouvements politiques, notamment sur l’Axe, ce policier tristement célèbre, parent au député Damaro Camara, l’autre pyromane de la République a bénéficié des largesses du président.
Le dernier cas en date est cette nomination de Bafoé au poste de directeur général de la Police nationale, alors que précédemment il était patron des Unités d’intervention et de sécurité. Le décret est tombé mercredi soir, à la veille de la manifestation voulue et réclamée par les opposants mais sans cesse empêchée par le pouvoir de Conakry, à travers ce même Bafoé. En parachutant donc ce policier à ce poste alors que les opposants veulent le trainer devant les juridictions pour outrage, violence, etc., Alpha Condé fait la promotion de l’impunité et de la récidive.
Mais, auparavant, l’homme qui a marqué son temps empreinte de sang, lors des manifs politiques en prélude à la tenue des législatives en 2013 a été promu au grade de général (décembre 2017), alors qu’il n’était que colonel. Des ailes et du zèle qui ont rassuré le policier désormais sûr du soutien qu’il bénéficie de la part du président Condé. Désormais, il abuse de tout. C’est ainsi que 18 décembre 2017, il a été cité à comparaitre au Tribunal de première instance de Dixinn lors que le capitaine Kaly Diallo et ses chefs hiérarchiques ont été longuement entendus suite à l’assassinat de Hamidou Diallo lors de la manifestation pacifique de l’opposition, organisée le 16 août 2016 à Conakry. On se rappelle que ce capitaine de police avait déclaré : « « Chacun de nous est sorti ce jour avec une arme PMAK. Je parle entre Dieu et moi. Chacun de nous avait une arme. Je suis sorti avec mon arme et 13 munitions. » A l’époque, on était déjà à plus de 80 morts enregistrés à l’occasion des manifestations politiques. Finalement, le procès a été renvoyé au 29 janvier 2018 pour la comparution de l’officier Ansoumane Camara, alors nouvellement promu Général. La suite ? Plus rien.
Le sulfureux Bafoé a été dans d’autres occasions reconnu par le tribunal correctionnel de Kaloum, coupable de violation de domicile, coups et blessures volontaires, violences et injures publiques au préjudice du commissaire Doussou Thermite Mara, la fille de feu Bakary Thermite Mara, ex directeur de l’OCAD (Office central antidrogue) jugé en 2010 avec deux autres hauts cadres de la police guinéenne par la cour d’assises de Conakry pour trafic international de drogue avant sa mort en mai 2011.Ansoumane Camara avait ordonné à ses hommes de mettre Doussou Termite Mara aux arrêts. Elle est envoyée chez le commissaire Kassé pour correction. Tout cela n’aura pas calmé le directeur qui demande de conduire Doussou à la CMIS de Camayenne.Mais après avoir passé quelques heures de garde-à-vue, Doussou est libérée. Il a fallu toutefois, l’intervention de plusieurs personnalités dont la première Dame, madame Condé Djènè Kaba. Au centre de ce déchainement : une histoire de logement.
C’est dire que quand Ousmane Gaoual Diallo déclare vouloir discipliner le policier, il y a de quoi applaudir des deux mains. Bafoé est une vermine.
Jeanne Fofana, www.kababachir.com