BAUXITES DE BOFFA : Kebo Guinée SA à la peine

Il y a quelques jours, des confrères de la place relayaient un communiqué de la société Kebo Guinée SA au sujet des blocs bauxitiques abandonnés par BHP Bilinton. En gros, les responsables de la société se vantaient d’avoir réussi à s’adjuger ces blocs qu’ils se proposaient de mettre en place à coups de milliards de dollars que devaient apporter des partenaires chinois. Mais depuis, l’enthousiasme de Kebo aurait laissé la place à un climat de méfiance et de suspicion qui pourrait bien finir par lui coûter les richissimes blocs de Boffa.

 

En fait, Kébo Guinée SA dont les actionnaires seraient notamment l’opérateur économique proche du président Alpha Condé, Thierno Madiou Barry dit Barry Angola, Saloum Cissé, secrétaire général du RPG-arc-en-ciel et vice-président de l’Assemblée nationale et Moussa Condé, ministre de la pêche, serait tombée dans son propre piège. En effet, au moment de la conquête des trois blocs, Kébo Guinée SA, pour éliminer tous ses concurrents, a laissé entendre qu’elle était prête investir dans le projet jusqu’à 16 milliards de dollars américains. Ce montant devant notamment aider à construire une raffinerie, un port en eau profonde et beaucoup d’autres infrastructures allant dans le sens de l’exploitation des trois blocs. Et pour ne pas passer pour une société qui bluffe, elle s’engage aussi à verser tout de suite, au compte du ticket d’entrée, 1,6 milliards de dollars américains. Pour la partie guinéenne, la proposition est d’autant plus tentante que le ticket gagnant était fixé à un forfait de 600 millions de dollars, soit 200 millions par blocs. Du coup, au regard de tous ces engagements, le choix va provisoirement en faveur de Kebo SA.

 

Mais dans ce genre d’affaires, tout n’est pas de se taper la poitrine. Encore, faut-il apporter la preuve de ses prétentions. Et c’est à ce niveau où ça coince. En effet, au cours d’une rencontre qui s’est tenue au mois de juillet dernier à Paris, Kebo Guinée SA et ses partenaires chinois ne réussissent pas à mobiliser les fonds du ticket d’entrée. La partie guinéenne commence bien entendu à se poser des questions. Mais elle accepte tout de même le délai supplémentaire que sollicite la société. Mais ce délai est arrivé à son terme sans que Kébo Guinée SA ne mobilise les fonds en question. Au contraire, c’est un second délai qui est requis. Accordé une nouvelle fois. Mais là aussi, l’entreprise de Thierno Madiou Barry ne se conforme pas à ses engagements. Pire, on apprend même que l’opérateur économique évoluant préalablement du côté de l’Angola, abandonné de ses partenaires chinois, solliciterait de la partie guinéenne qu’elle lui permette de trouver d’autres partenaires. Pour le moment, les autorités guinéennes n’auraient répondu.

 

Mais de l’avis des observateurs, on ne devrait même plus continuer cette comédie avec Kébo. Dans la mesure où elle aurait suffisamment apporté la preuve de ses limites financières, ces observateurs pensent même qu’on devrait procéder à un nouvel appel d’offres, en excluant Kebo Guinée SA. A moins que, insinuent d’autres, elle ne soit forte des personnalités du pouvoir qui la composent.

Anna Diakité, Kabanews

 

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