« Bolloré a repris ceux là qui avaient des contrats à durée indéterminée, et ceux-là qui n’avaient pas de contrat à durée indéterminée. Nous nous sommes imposés sur Bolloré, ils les ont pris. A ce jour, Bolloré a employé 380 guinéens pour Conakry Terminal contre 139 employés pour Bolloré Africa Logistique, qui construit les sept Blue-zones jusqu’à Kagbelen. Ils n’ont pas plus de dix expatriés. »
Cette envolée peu discursive est du directeur général du port autonome de Conakry. Il joue le rôle d’agent de communication du groupe. Aujourd’hui, Bolloré est en Guinée pour un quart de siècle, manifestement sans partage. Pour le DG du Port, Mamadouba Sankhon, la raison est toute simple pour garder et accompagner Bolloré.
« Les véhicules pouvaient sortir sans être dédouanés, même les containers. Mais tout ceci, c’est un lointain souvenir. Depuis l’arrivée de Bolloré, on ne peut pas dérober un container sans payement intégral à la douane. Donc, le directeur de la douane est très optimiste parce qu’il pourra atteindre son objectif en termes de recettes au niveau de la douane et en termes de sécurisation des biens », argumente-t-il. Avant d’ajouter comme pour faire saliver certains : « Un chef de service chez Bolloré touche près de huit millions de francs guinéens. Sur le plan sanitaire, ils sont pris en charge. Les palabres-là, les employés des Ro-Ro sont pressés d’être transférés chez Bolloré. Même les conductrices sont formées. Que devons-nous souhaiter nous guinéens ? C’est d’avoir des expatriés qui investissent chez nous pour créer des conditions décentes pour les Guinéens. »
Pourra-t-on vraiment nous dire la nature de bakchichs qu’aurait engrangée le DG ? Certainement jamais. L’homme lui ne manque pas d’occasion pour défendre le rapace des ports africains.
Jeanne Fofana, www.kababachir.com