Depuis la nomination du général d’armée Boureima Condé en lieu et place d’Alhassane Condé, chantre du Mandé djallon qui sévit notamment au Fouta, les commentaires vont bon train. Certains y voient une manœuvre d’Alpha pour juste distraire les opposants. De son côté, le chef de file de l’opposition dit qu’il ne fait aucune illusion.
Dalein Diallo reconnait en revanche que le ministre de l’administration du territoire a un rôle central à jouer dans l’instauration du dialogue politique, dans le respect des lois de la République, celle en particulier relative aux élections. Seulement, « Je ne me fais pas d’illusion, je sais, tant qu’Alpha Condé sera là, c’est lui qui définira les politiques et les pratiques à mener. » De toute évidence, la nomination d’un démagogue à un département aussi stratégique que la Décentralisation est loin d’être fortuite. Dalein le sait surtout au moment même où toute l’opposition réclame le départ des administrateurs territoriaux. « Avec un militaire ça sera certainement plus rigoureux, sinon les administrateurs territoriaux sont au service du RPG. Vous avez vu récemment ce qui s’est passé à Labé. C’est parce que le coordinateur du RPG qui est l’inspecteur régionale de l’éducation mène une guerre sans merci à tous les enseignants qui refusent de rejoindre l’association de soutien à Alpha Condé qu’il a créée. Les enseignants qui n’ont pas accepté de rejoindre cette association sont victimes de discrimination, d’exclusion », regrette le président de l’UFDG.
Boureima Condé ne sera donc certainement pas meilleur à Alhassane Condé. C’est le même système. « C’est lié au régime. M. Alpha Condé, ses pratiques et la qualité des politiques qu’il mène, aussi bien en termes de développement qu’en termes de démocratie, de respect de l’Etat de droit et des droits humains, nous sommes convaincus qu’elles ne vont pas changer. C’est pourquoi l’objectif de l’opposition est de faire partir Alpha Condé pour assurer une meilleure protection des droits humains, pour assurer une plus forte consolidation de la démocratie et de l’Etat de droit dans notre pays », se lâche Dalein Diallo, avec africaguinée.
Jeanne Fofana, www.kababachir
