On ne le dira jamais assez ; le budget 2015 concocté par le gouvernement et voté au forceps par l’Assemblée nationale est loin de refléter les réalités du moment. Pour le montrer, un député et pas des moindre, tente de démêler l’écheveau. Ousmane Gaoual Diallo, avec des chiffres et une analyse profonde émet des réserves quant à la fiabilité dudit budget.
Extrait : « Comment notre pays, qui n’est même pas une grande économie sous régionale, peut sans rien faire pour assainir son environnement politique, économique et social penser et estimer qu’il va réaliser un taux de croissance de 4% dans le contexte actuel ? Le développement n’est pas un catalogue de bonnes intentions teintées de démagogie populiste, c’est le mouvement qui abolit la misère, apaise les tensions, offre des perspectives à un peuple sevré de bonheur depuis bien longtemps. Pire, les éléments évoqués par le gouvernement dans son projet de budget sont des facteurs sur lesquels il n’a aucune emprise et dont notre pays subit les effets parce que ne reposant pas sur une économie structurée et solide. »
Pour le député UFDG, le gouvernement table ses prévisions économiques « en total déconnexion avec l’historique de croissance que notre pays a enregistré au cours des trois dernières années. » Après tout, conclut le député, « C’est trop optimiste de croire que notre pays entrera dans cette fourchette de croissance 4,1%. Les taux réels de croissance enregistrés par notre pays pendant les trois dernières années ont toujours été en deçà de la moyenne régionale
alors que les agrégats et indicateurs étaient meilleurs. » Or, insiste-t-il, le passé est garant de l’avenir. Partant, « Il n’y aura pas de miracle dans la croissance économique de notre pays et les gouvernants actuels doivent faire preuve de beaucoup de prudence et de transparence. »
Mohamed Diaré, Ousmane Kaba et les autres risquent de tomber des nues. Eux qui estiment que le budget répond à toute la cohésion macroéconomique. Démagogie, quand tu nous tiens.
Jeanne Fofana, www.kababachir.com