Le budget 2015 est loin de répondre à toutes les aspirations. Si au niveau de l’opposition ce fut la réticence, de l’autre côté, c’est passé presque lettre à lettre à la poste. « Au niveau de l’Assemblée, nous avons refusé de voter le budget 2015, parce qu’il y avait une opacité totale dans le budget qu’on nous avait présentés », regrette Sidya Touré.
Avant d’ajouter, parlant de corruption : « Au prochain retour en Guinée de la banque mondiale et du fonds monétaire international, je vais leur demander exactement ce qu’ils font pour lutter contre la corruption en Guinée. » Pour sa part, l’autre ancien ministre Ousmane Kaba recadre : « Aucun budget n’est partout parfait au monde mais également, aucun ministre n’est satisfait des allocations qui lui sont faites. Cela est d’autant vrai que le budget de l’année 2015 a été conçu dans un contexte particulier très défavorable à la Guinée et en tenant compte des deux contraintes majeures. La baisse du prix des matières premières dans le monde avec tous les impacts d’un côté. Et de l’autre, c’est Ebola. Conséquence, les miniers sont réticents à venir en Guinée. En plus, des pays limitrophes ont fermé nos frontières, d’où l’impossibilité de faire écouler nos marchandises. Si les recettes de l’Etat sont estimées à dix mille milliards en 2014, les recettes de 2015, c’est encore le même montant à cause de la baisse des activités économiques. »
Pour justifier, Ousmane Kaba insiste sur le fait qu’on ne peut pas régler tous les problèmes guinéens dans un budget de douze mois. C’est tant mieux. De toutes les façons, les Guinéens vivent la même misère. Pendant ce temps, les voleurs de la République se la coulent douce.
Jeanne Fofana, www.kababachir.com