BURKINA FASO : Blaise Compaoré abdique !

Il se croyait têtu, mais le président burkinabé aura trouvé plus déterminé que lui. Face à l’obsession de Blaise Compaoré de s’offrir un pouvoir éternel, l’opposition et les populations burkinabé ont dû pousser le bouchon très loin. C’est ainsi qu’en dépit d’un gros déploiement des forces de l’ordre, le siège du parlement burkinabé où les députés devaient examiner le projet de loi relatif à la modification constitutionnelle, a été littéralement pris d’assaut par une foule estimée à un millier de manifestants. Les parlementaires ont été sauvés de justesse. Mais pour le reste, le mobilier, les écrans télés, les ordinateurs, etc. ont tous été saccagés. Puis, incendiés, nous dit-on.

Après les manifestants se sont dirigés vers le siège de la Radiodiffusion télévision du Burkina Faso (RTBF-média de service public). Là aussi, les locaux auraient subi le même sort. Plus généralement, des témoins et des correspondants de presse évoquent un climat quasi-insurrectionnel dans la capitale, Ouagadougou. Quelques manifestants auraient même eu envie d’aller extraire le président de son palais de Kosyam. Mais ils en auraient été dissuadés par des leaders de l’opposition qui ont estimé que le fait d’empêcher l’adoption du projet de loi, est en soi une victoire.

Comprenant enfin la gravité de la situation, le gouvernement fait une première concession. En effet, le porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré annonce la suspension de l’examen du projet de loi litigieux. Une annonce qui, si elle avait été faite plutôt, aurait certainement évité au pays des hommes intègres de vivre l’anarchie qui le guette aujourd’hui. Mais cette ne veut aucunement dire que le chef de l’Etat a, pour autant, abandonné son idée. Parce qu’il faut rappeler qu’hormis la procédure parlementaire, le pouvoir dispose encore de la voie référendaire pour arriver à ces fins. Mais il est vrai qu’en raison de la détermination dont les Burkinabé font désormais montre face aux velléités des autorités, la tâche s’annonce de plus en plus difficile pour ces dernières.    

Anna Diakité, www.kababachir.com

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