Cas des guinéens de l’Angola : Les vérités de Kalifa Gassama Diaby, ministre des Droits de l’homme

Au cours de sa rencontre avec les hommes des médias pour la présentation du bilan annuel des activités de son département, le ministre des Droits de l’homme et des libertés publiques, Kalifa Gassama Diaby, a abordé la question relative à la situation des guinéens d’Angola, où plus des 800 de nos compatriotes et d’autres Africains « sans papiers », sont actuellement détenus dans les prisons angolaises.

«Ce que subissent nos compatriotes en Angola est inacceptable. C’est une honte. C’est quelque chose d’extrêmement choquante, non pas simplement parce que ce sont nos compatriotes, c’est choquant, pénible, difficile, parce que ce sont des êtres humains. » a déploré Gassama Diaby.

Malgré le sort que subissent les milliers des ressortissants africains en Angola, le ministre des Droits de l’homme et des libertés publiques, reconnait le droit de l’Etat Angolais, qui poursuit sa vaste campagne de traque aux « sans papiers » vivant sur son territoire.

«En Angola, il y a nos compatriotes qui sont en situations irrégulières. L’Etat angolais est un Etat souverain. Il a la liberté d’accueillir sur son territoire qui il veut. Il ne nous appartient pas en tant que Guinéens de dicter les lois aux Angolais. Il est un devoir pour l’Etat angolais vis-à-vis de sa propre loi, mais aussi des instruments juridiques internationaux, de protéger ces concitoyens dans la paix et dans le respect des droits de l’homme. Il y a des compatriotes qui ne sont pas en situations régulières. Dans ce cas précis, il est un droit souverain pour l’Etat angolais d’accepter de les régulariser ou pas. Si l’Etat angolais estime ne pas vouloir les régulariser, il reste une seule solution, c’est de les rapatrier. Ce qui n’est pas justifiable, ni l’également ni moralement, c’est une violence honteuse de notre histoire. En tant qu’Etat souverain, autant il est de son droit ne pas vouloir accepter quelqu’un sur son territoire, autant aucun Etat n’a le droit d’humilier, de violenter et de violer des droits les plus fondamentaux des êtres humains.» a-t-il ajouté.

A ce jour, plus de 800 guinéens croupissent actuellement dans les prisons en Angola, sans aucune réaction des autorités guinéennes. La récente sortie médiatique de Bantama Sow, ministre délégué des guinéens de l’étranger, qui n’a fait que constater cet état de fait et qui s’est juste limité aux statistiques, sans annoncer la moindre mesure visant à trouver une solution à leur situation, fait déjà polémique à Conakry.

Une situation que les opposants dénoncent et pointent un doigt accusateur à la diplomatie guinéenne.

Pour Dr Fodé Oussou Fofana, Vice-président de l’UFDG ‘’C’est inadmissible que les autorités guinéennes se taisent sur cette situation. Le Gouvernement guinéen devrait dépêcher une mission sur place pour s’enquérir de la situation dans laquelle vivent nos compatriotes’’ a-t-il conseillé le président du groupe parlementaire, ‘’Les Libéraux Démocrates’’.

Face à cette crise humanitaire, la Fédération Internationale de Droits de l’Homme (FIDH) et d’autres ONG de défense des droits de l’homme ont déjà dénonce ‘’les graves violations des droits de l’homme’’ par les autorités Angolaises qu’elles demandent de mettre un terme aux pratiques d’arrestation et de détention arbitraire perpétrées par les forces de sécurité de respecter les principes qui régissent le droit international humanitaire.

Abdoul Wahab Barry, www.kababachir.com

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