Un sommet des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) s’est tenu hier dans la capitale ghanéenne. Mais comme on le disait, la Guinée n’y était représentée que par son ambassadeur au Ghana et Togo, Arafan Kabinè Kaba. Les autorités guinéennes au plus haut niveau avaient choisi de japper la rencontre pour protester contre ce qu’elles assimilent à un manque de solidarité de la part de l’instance sous-régionale. Eh, la stratégie a-t-elle payé ? C’est l’impression que l’on peut avoir sur la foi de certaines dispositions contenues dans le communiqué final.
Il convient toutefois de préciser que bien avant, le sommet était dédié à l’épidémie à virus Ebola. C’est après que les événements au Burkina Faso sont venus s’imposer au menu. Mais en dépit de tout cela, les dirigeants de la sous-région ont bien profité de cette rencontre pour se racheter du peu d’empressement qu’ils avaient jusqu’ici manifesté pour venir en aide aux pays affectés. En effet, de la gratitude qu’ils ont témoignée aux partenaires qui sont venus au secours des pays infectés à la compassion qu’ils ont adressée aux victimes humaines, les chefs d’Etat ont pris d’importantes résolutions.
Mais celle qui a trait davantage à la Guinée, c’est celle relative à la levée des restrictions et interdictions faites au mouvement des personnes et des biens. Pour justifier une telle requête, les dirigeants de la sous-région se sont abrités derrière le principe de la libre circulation des biens et des personnes auquel tous les pays membres ont librement souscrit. Dans le contexte de l’incompréhension actuelle entre la Guinée et le Sénégal, une telle prise de position s’apparente à une reconnaissance du plaidoyer du président Alpha Condé.
Il reste maintenant à savoir si les autorités sénégalaises se conformeront à cette doléance. Question d’autant plus logique qu’elles avaient superbement ignoré une requête similaire de la part de l’Union Africaine.
Anna Diakité, www.kababachir.com