Comme chaque samedi, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) a tenu son Assemblée générale aujourd’hui à son siège national, situé à la Minière à Conakry. Rentré fraîchement d’un voyage à Abidjan où il était invité à la cérémonie d’investiture d’Alassane Dramane Ouattara à la présidentielle de 2015 au compte de la coalition des Houphouëtistes, Cellou Dalein Diallo appelle ses militants à la mobilisation générale pour empêcher l’exécution du calendrier électoral publié par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), dont l’opposition ne semble pas être prête à accepter.
Le chef de file de l’opposition se donne comme objectif, la réussite de la manifestation du 4 mai (lundi donc) à Conakry. Il rappelle à ses militants qu’ils ont consenti d’énormes sacrifices au cours de ces quatre dernières années. Et qu’il ne faut pas abandonner tous
ces sacrifices et laisser Alpha Condé diriger le pays comme il le veut, en violation manifeste des lois. « Nous invitons nos militants et
sympathisants à se mobiliser massivement le lundi pour montrer à Alpha Condé qu’on n’est pas prêt à accepter [une nouvelle mascarade électorale] « , a-t-il lancé aux nombreux militants, venus l’écouter religieusement.
Pour l’ex-Premier ministre guinéen, le gouvernement du Président Alpha Condé joue le trouble jeu pour ensuite le mettre sur le dot de la CENI. A l’instar des autres leaders de l’opposition, M. Diallo est convaincu que celle-ci obéit aux ordres de l’exécutif. Il prévient: si on laisse Alpha Condé continuer sa fuite en avant, les droits des générations futures seront
compromis.
Dans son intervention, Cellou Dalein Diallo ne mâche pas ses mots contre la « gestion catastrophique » du régime actuel. Il croit que Dieu a donné tout à la Guinée sauf de bon dirigeants [même si lui-même a eu à occuper des postes de responsabilités sous le règne du Général Lansana Conté, NDLR). Il appelle à la fin de la mal-gouvernance en Guinée. « Les Guinéens doivent être des princes demain, a-t-il défendu, avant de révéler que le Président Alpha Condé est animé par le pouvoir personnel« .
Depuis que la Commission électorale nationale indépendante a dévoilé le calendrier électoral des prochaines élections qui inverse l’ordre des scrutins (selon les adversaires du Président Condé), prévoyant la présidentielle le 11 octobre et les communales à la fin du premier trimestre 2016, la Guinée traverse une crise politique sans précédent. Chaque camp campe sur sa position. Le manque de confiance entre les acteurs continue à empirer la situation et les positions se radicalisent chaque jour. Au cours du moi d’avril, l’opposition a organisé plusieurs manifestations à Conakry et quelques villes de l’intérieur du pays, qui se sont terminées pour la plupart dans la violence. Au moins trois personnes ont perdu la vie et plusieurs autres ont été grièvement blessées dans les affrontements avec les forces de l’ordre (gendarmes et policiers).
Thierno Diallo, www.kababachir.com