La réaction de l’opposition ne s’est pas fait attendre, suite à la énième menace du président Condé voulant interdire les manifestations de rue pour notamment exiger un meilleur jeu démocratique.
Sydia Touré estime tout d’abord que ce que le président dit est loin d’être un fait nouveau. Avant d’instruire avec une sagesse africaine : « On ne se bat au chevet d’une mère malade, à condition que l’ainé des enfants ne se barre pas avec les bijoux de famille. » Le président de l’UFR apporte quand même du bémol : « Il ne faut pas croire qu’à chaque fois que quelqu’un n’est pas d’accord avec vous, c’est qu’il envie d’être violent. » Sydia pense qu’on ne peut pas se promener à travers Conakry et environs avec des artistes avec bains de foule et exiger aux autres de rester à la maison, en spectateurs. Il veut donc que la loi s’applique à tous !
En réalité, « Alpha Condé ne peut pas aller à Kassa avec des chanteurs de rap et demander aux autres de ne pas se réunir. Si lui il peut manifester, les autres aussi peuvent faire la même chose. Le RPG manifestait en Guinée, alors qu’Alpha Condé était député à l’assemblée nationale. On a dit pire que ça sur Lansana Conté. Je ne rappelle pas que le président Alpha Condé a été poursuivi pour ses propos ou ses manifestations. Donc il faut ramener tout ça à la raison. Soyez calmes, quand Hollande va partir, on va reprendre nos discussions. Donc je pense qu’on ne doit pas appliquer aux autres ce qu’on n’applique sur soi- même. Je n’ai jamais vu un leader qui a été arrêté en Guinée à travers la loi anti casse. Donc je ne sais pas de quoi il parle. Lui il n’a pas été arrêté dans le cadre-là. Il peut toujours appliquer les lois qu’il veut pour faire en sorte que les manifestations ne dérapent pas. »
Jeanne FOFANA, www.kababachir.com