C’est une visite symboliquement importante dont la capitale guinéenne pourrait être gratifiée le jeudi prochain. En effet, ce jour-là, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, foulera le sol guinéen pour la toute première fois depuis l’élection du président Alpha Condé. Quand on sait justement que le chef de l’Etat guinéen rêvait d’une telle gratification diplomatique, on comprend la joie festive qui anime le palais de la présidence, en attendant l’arrivée à la fin du mois du président français, François Hollande, en personne.
Quelque chose a incontestablement a évolué dans les rapports entre Conakry et Paris. Certes, le président Alpha Condé a été reçu à l’Elysée plus d’une fois. Mais c’est bien la première fois qu’un membre du gouvernement français de la trempe de Laurent Fabius arrive en Guinée, depuis l’élection du président Alpha Condé. Lui qui avait pourtant déclaré au lendemain de la défaite de Nicolas Sarkozy, qu’il dormirait plus tranquillement pour autant. Déclaration que les opposants au président Alpha Condé avaient même utilisé pour se moquer de son auteur. D’autant plus qu’à plusieurs reprises, dans le cadre notamment de la gestion de l’épineuse crise malienne, les diplomates français avaient sillonné la sous-région sans passer par Conakry. En sorte que la première d’un haut responsable français remonte à la récente arrivée d’Annick Girardin dans le cadre du soutien à la Guinée, en proie à l’épidémie à virus Ebola.
Or, là sans crier gare, Laurent Fabius arrive. Naturellement, les adversaires du régime pourraient toujours invoquer la circonstance Ebola. Surtout que le programme prévoit que le chef de la diplomatie française se rendra à Macenta où son pays installe un centre de traitement Ebola. Mais il n’empêche ! Le déplacement de Laurent Fabius traduit les bons rapports entre les deux pays. Cette appréciation est d’autant plus conforme à la réalité que le séjour du ministre français semble aussi s’inscrire dans le cadre de la préparation de l’arrivée, à la fin de ce mois, du président français, François Hollande, lui-même.
Anna Diakité, www.kababachir.com