Avec huit mois de prison ferme avec mandat d’arrêt décerné le prévenu, cinq ans d’interdiction de port d’arme et deux cents mille francs guinéens d’amende. Cette peine infligée au margis-chef Abdoulaye Diallo mercredi 12 novembre, les journalistes guinéens peuvent-ils enfin compter sur les autorités afin d’être enfin respectés par ces nombreux policiers, gendarmes et militaires hostiles à l’exercice du métier de journaliste ?
En tout cas, le soulagement se lit chez nombreux journalistes à la sortie du procès qui opposait un confrère de la radio Lynx FM, David Bangoura et ce fameux margis-chef poussant son outrecuidance jusqu’à gifler le reporter. Comme si cela ne suffisait pas, au civil, le Tribunal de première instance de Kaloum l’a condamné à payer 10 millions GNF de dommages et intérêts à notre confrère, contre 30 millions sollicités par l’avocat de celui-ci, Me Salifou Béavogui. Quoiqu’il en soit, l’essentiel est que les corps habillés comprennent que désormais les journalistes ne sont pas toujours des menteurs, espions à la solde de l’opposition, etc. ils sont à la recherche de la bonne source.
Désormais, rappelle Me Béavogui, satisfait : «Le droit a été dit et le gendarme condamné. A partir de maintenant, il cesse d’être gendarme et nous le rechercherons partout où il se trouve ». On se rappelle que c’est le 4 septembre denier que David Bangoura a été giflé par le margis-chef Abdoulaye Diallo, alors qu’il couvrait une manifestation pacifique des ex-clients de la Badam. Pour une leçon à tirer, c’en est une. Aux bidasses, de faire attention et aux journalistes d’être plus professionnels.
Jeanne FOFANA, www.kababachir.com