CRISE POLITIQUE : L’opposition menace de reprendre les marches de rue

Elle était annoncée comme cruciale, mais la réunion que l’opposition guinéenne a tenue ce vendredi au siège de l’Union des forces républicaines (UFR) n’aura débouché que sur des dénonciations et une vague menace de reprise des manifestations politiques. Ce qui laisse croire que les adversaires au régime du président Alpha Condé, au-delà de l’unité de façade qu’ils affichent, peinent à trouver une stratégie cohérente.

La raison qui a précipité la réunion en question réside dans la visite de militaires que Sidya Touré a reçue le mardi dernier. Une attitude que l’ensemble des leaders politiques de l’opposition ont dénoncée et condamnée. Car, à les en croire, cela relèverait d’une stratégie d’intimidation de l’opposition guinéenne. Ils dénoncent également la gestion actuelle de l’épidémie à virus Ebola ainsi que le fait qu’à leur entendement, le pouvoir mette cette malheureuse occasion à profit pour se livrer à une campagne électorale qui ne dit pas son nom. Ils s’en prennent en particulier au président Alpha Condé qui, à travers les bains de foule auxquels il se livrerait depuis un certain temps, serait le premier à violer l’état d’urgence sanitaire qu’il pourtant lui-même déclarée.

La commission électorale nationale indépendante (CENI) a également intéressée les leaders politiques de l’opposition, réunis ce vendredi au siège du parti de Sidya Touré, dans la commune de Matam. Estimant que cette dernière ne reflète plus le principe de parité qui doit exister entre le pouvoir et l’opposition et que, par ailleurs, elle s’est discréditée par certains de ses agissements, l’opposition demande sa restructuration. Plus globalement, abordant le processus électoral, les leaders politiques ont déploré la non signature du relevé de conclusions qui avait sanctionné les discussions politiques du mois de juillet  passé.

Revenant également sur la controverse autour des résultats provisoires du recensement général de la population demande la reprise de l’opération. Une démarche allant dans ce sens aurait même été entreprise auprès des partenaires techniques et financiers de la Guinée. De même, Cellou Dalein Diallo et ses camarades ont dénoncé la gestion des malheureux événements de Womey. Ils s’insurgent notamment contre ce qu’ils assimilent à une justice collective qu’on ferait subir à l’ensemble des populations de cette localité.  

Enfin, comme mise en garde, le porte-parole de l’opposition, Aboubacar Sylla qui a rendu compte des conclusions issues de la rencontre, a déclaré : « si nos exigences ne sont pas prises en compte, nous allons reprendre nos manifestations en commençant par un meeting de sensibilisation. Comme le président nous a donnés l’exemple, nous allons, nous aussi, commencer par un meeting pour sensibiliser nos militants »

Anna Diakité, www.kababachir.com

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