Il est vrai que depuis l’arrivée d’Alpha Condé au pouvoir en 2010, son régime fait face à des crises répétitives, notamment provoquées par lui-même, parce que c’est lui qui ne respecte jamais ses engagements, les accords de sortie de crise signés avec l’opposition. Il est vrai qu’Alpha Condé a quand même réussi à contenir certaines menaces de manifestations politiques, bien que celles-ci se soldent très souvent par des morts d’hommes, de destructions de biens publics et/ou privées, de pillages de boutiques et de magasins. Il n’a jamais quand même entretenu des crises liées aux syndicats, des enseignants, du Port, de la Société civile, etc.
Depuis l’arrivée de Kassory Fofana la donne semble changer avec à la clé : restauration de l’autorité de l’Etat. La posture se raidit. Les positions tranchées. D’un côté, il brandit le glaive de la sanction, de l’autre il impose des mesures à n’en plus finir. Le tout dans un zèle à peine voilé. A peine aux affaires, il fait augmenter le prix du carburant à la pompe. Des mouvements de grèves s’organisent et très vite s’estompent sous le fait de la corruption présumée. Le mouvement d’ensemble est cassé. Don Kass a joué simultanément à l’usure. Aujourd’hui, la crise couve, mais plus personne n’en parle réellement avec ardeur. Les Guinéens en ont pris goût. Ils se sont accommodés aux 10 mille GNF à la pompe. C’est donc gagné scande-t-on au gouvernement. Sans aucune mesure d’accompagnement. Pendant ce temps, le SLECG est dans la rue. Les opposants désabusés ont menacé de descendre dans la rue, le Balai citoyen, la Société civile, etc. Mais Kassory préfère aller à l’affrontement en brandissant aussi la puissance publique.
A deux ans seulement avant la fin du mandat constitutionnelle d’Alpha Condé, on a comme l’impression que le Premier ministre a un agenda caché qui n’est autres que précipiter, écourter ce fameux dernier mandat sanglant. Les crises post électorales émaillées de violence et de monté de l’ethnocentrisme, le tout ajouté au mal être du Guinéen lambda ; le manque de visibilité d’une gouvernance aux abois peinant à respecter des engagements, ni de la lettre de politique générale de Kassory, ni des promesses électorales d’Alpha Condé ; les menaces contre le syndicat des enseignants ; le mutisme du Procureur de la République constituent entre autres cocktail explosif qu’entretient Kassory afin de provoquer avec le truchement malsain de certains hauts-perchés une insurrection et chasser Alpha Condé et son rêve de 3è mandat de plus en plus encouragé par les mêmes.
Il est temps de penser ou de se demander si Don Kass n’a pas d’agenda caché qui vise à éjecter le locataire de Sékhoutouréya par des discours fermes qui frisent l’arrogance, le déni et les mépris maladif à l’endroit de toute la classe politique, sociale et syndicale.
Jeanne Fofana, www.kababachir.com