Amadou Damaro Camara a la palme d’or en matière de durcissement des rapports entre pouvoir et opposition. Si avant ce sont les apprentis comme Laye Jr Condé, Makanera Kaké, Mohamed Traoré des TP, etc. qui sortaient dans la presse pour pousser les opposants à la radicalisation, aujourd’hui, un homme sort de la mêlée. Son nom : Amadou Damaro Camara.
Il est le président de la majorité présidentielle au Parlement. Il va dans tous les sens. Il nargue, provoque, manque du respect. Même au plus fort moment de la crise politique comme celle que nous vivons actuellement. Une crise provoquée et entretenue par Alpha Condé et son gouvernement. Or, comme le disait Robespierre, « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple le plus sacré et le plus indispensable des devoirs.» Damaro Camara au passé extrêmement sulfureux en sait quelque chose. Il est loin d’être un homme de l’apaisement. C’est à se demander s’il n’a pas des visées et des ambitions politiques tendant à terrasser Alpha Condé en l’enfonçant dans un cycle de violence sans nom afin de prétendre le remplacer à pied levé, oubliant de fait, le respect de la Constitution. Le cas le plus patent est celui de la tentative d’assassinat de Sylla, le porte-parole de l’opposition.
Si les opposants expriment « de façon nette et claire notre solidarité à Monsieur Aboubacar Sylla, après la tentative d’assassinat à laquelle il a échappé », Damaro, lui, s’en fou et parle d’une tentative désespérée de l’intéressé à devenir un héros. Et pourtant,
« L’opposition à juste titre dénonce cela vigoureusement. Nous ne pouvons pas accepter que des guinéens soient des lapins sur lesquels il faut tirer. Son cas n’est pas isolé, il est un de plus constaté avec nous après l’assassinat de beaucoup de citoyens guinéens abattus sans que justice ne soit rendue, des hauts cadres et ceux de la société civile ciblés et assassinés. » Par conséquent, les opposants promettent de « faire des révélations en vous apportant des informations claires pour vous démontrer que c’est un plan machiavélique qui a été monté pour assassiner des leaders politiques. »
De son côté, la mouvance est pondérée. Par la voix de Saliou Béla Diallo, cette entité qualifie l’acte d’odieux. Et de poursuivre : « Dans un pays, une mouvance forte a permanemment besoin d’une opposition très forte. Parce que c’est la confrontation d’idées qui fait la valeur de la démocratie. Nous avons besoin de cette opposition qui est réellement forte. »
N’en déplaise Damaro Camara qui veut mettre du feu partout pour tirer les marrons du feu. On le sait, l’UFR de Sydia Touré avait déjà donné l’alerte. Elle qualifie ce député de ‘’prophète de malheur’’. Pour rappel, Invité par une radio locale, Damaro Camara jure, la main sur le palpitant que la mouvance va « écraser l’opposition déjà disloquée, décomposée et qui s’oppose entre elle». Récemment, le député RPGiste Amadou Damaro Camara a mis sur le gril le président de l’UFR, Sydia Touré. Selon ce député du parti au pouvoir, ce n’est pas la peine pour le président de l’UFR de rêver : il n’aura jamais le pouvoir en Guinée. Il n’en fallait pas plus pour provoquer l’ire du parti de l’opposition. L’UFR qualifie tout de suite Damaro de ‘’prophète du malheur’’.
Dans cette réplique, l’UFR accuse le député Damaro d’être impliqué dans des démarches subversives datant au moins de d’une trentaine d’années. Extrait : « Mais Damaro serait-il doué en prophétie ? Assurément non ! L’on sait en effet qu’en 1985, il avait misé sur un putsch pour ‘’reprendre’’ le pouvoir à l’avènement de la Deuxième République estimant que Lansana Conté ne méritait pas d’être le successeur de Sekou Touré. Tout Guinéen sait où se termina cette tentative malencontreuse de forcer le coup du sort. Ne ferait-il pas mieux aujourd’hui de s’intéresser à la gestion scandaleuse du régime d’Alpha Condé depuis 4 ans, au lieu de se perdre en conjectures ou supputations? En tant que député de la nation, président du groupe parlementaire RPG Arc-en-ciel, il pourrait diligenter des enquêtes parlementaires concernant les différents détournements de deniers publics, les contrats passés gré-à-gré et la gestion calamiteuse de l’épidémie Ebola, par le gouvernement, épidémie qui se propage aujourd’hui à une telle vitesse que l’OMS en a fait une préoccupation mondiale. »
Autant surveiller de près Damaro Camara dont les ambitions politiques dépassent largement le cadre d’une inimitié avec une opposition républicaine qui ne demande que le respect des engagements et des lois de la République. En réalité, Damaro agit seul. Ou presque.
A surveiller…
Jeanne Fofana, www.kababachir.com