Au nom de quelle paix ou de sortie de crise Dalein Diallo devrait signer un accord ou des accords avec le pouvoir de Conakry qui ne s’est jamais soucié de la quiétude dans la cité ? Quelle naïveté a dominé le chef de file de l’opposition guinéenne depuis maintenant près de dix ans ? Quelle sensibilité pour un homme qui ne s’est toujours joué de lui en le vouant aux gémonies en le livrant à la vindicte et en l’accusant du retard de la Guinée ?
Le président de l’UFDG échaudé par sa victoire différée en 2010, puis par les législatives ne semble pas garder encore la sérénité. Alpha Condé le vilipende d’un côté et de l’autre, le ‘’soudoie’’. Dalein y croit, avale des couleuvres puis se met le doigt dans l’œil. Certains vont jusqu’à mettre en doute sa franche collaboration avec le reste des cadres UFDGistes, notamment du Conseil politique. L’UFDG manque d’esprit de discernement, de politique d’anticipation avec un régime qui ne connait que les complots et les coups bas.
Aujourd’hui, plus qu’hier, Dalein Diallo ne doit en vouloir qu’à sa tête. Récemment, il déclarait sous le coup de l’exacerbation et peut-être même sans savoir qu’il expose certaines de ses faiblesses: «Nous avons procédé à plusieurs dialogues depuis 2013. Il n’est pas normal de gérer un pays avec des accords. Pourquoi nous partons chaque fois au dialogue. C’est parce qu’on ne respecte pas la loi. Lorsqu’on a violé la loi, nous exigeons que la loi soit respectée. L’impunité encourage la récidive. »
Si Dalein est sûr de ce qu’il dit, c’est-à-dire que «L’UFDG dont on dit que le leader est isolé, je suis premier à Forécariah, à Manéah, à Dubréka, à Ratoma, à Dixinn, à Matam, à Matoto, à Kindia, à Boké, à Kamsar », pourquoi aurait-il accepté des accords, des ententes de sortie de crises ?
Dalein, en croyant aux engagements du gouvernement, s’est fait berner, escamoter et mis au dépourvu. S’il ne change pas de fusil d’épaule, d’approches et d’analyse et de politique d’anticipation, il y a fort à parier que la présidentielle pourrait bien échapper à l’UFDG.
Jeanne Fofana, www.kababachir.com