Décentralisation : la chute d’Alhassane Condé !

Il fut une grosse épine dans les pieds d’Alpha Condé, mais aujourd’hui, il chute de son poste de ministre de la Décentralisation. Alhassane Condé, comme c’est de lui qu’il s’agit s’en va en laissant sa place à un général d’armée – Boureima Condé – jouissant d’une parfaite confiance de la part du président.

 Certainement, il n y a pas assez de cadres du département qui vont regretter le départ précipité du ministre sortant. Même ambiance du côté de l’opposition républicaine qui a tout le temps récusé ce psychorigide aux incurables aigreurs qui tirent avec savoir faire, le bateau du changement d’Alpha Condé vers le fond des océans. Alhassane Condé est envoyé désormais au garage : la Présidence de la République, en qualité de conseiller. Belliqueux jusque dans la moelle des os, ce ministre a peiné à s’assagir depuis le lendemain du dialogue politique que lui-même a fait avorter pour mettre savamment en mauvaise posture son mentor, alors entre deux feux : marches politiques récurrentes et gorgées de sang avec morts d’hommes et pressions occidentales à n’en plus finir pour la tenue correcte du scrutin de la présidentielles et des locales. C’est maintenant que Condé a compris que garder un tel homme, quel que soit son niveau, c’est jouer avec la stabilité sociale déjà fortement endommagée par le mépris et le déni orchestrés par cet homme dangereux qui guide Alpha Condé, les yeux bandés.

Cette forte capacité de pouvoir de nuisance d’Alhassane Condé peut briser une carrière. Fût-on opposant historique ou communiste impénitent. Alpha Condé peut survivre au départ du gouvernement de ce ministre aux ambitions inavouées. Il était juste question de faire des choix difficiles, des sacrifices. Aujourd’hui, ç a y est. Alhassane est parti, au moment même où le dialogue politique inter guinéen doit être relancé.

 Boureima est à la Décentralisation. C’est le nouveau patron. L’homme est un grand orateur. Un fin administrateur. Alhassane Condé aura laissé un lourd héritage : le Mandé djallon. « Il est aujourd’hui avéré que M. Alhassane Condé est un individu dangereux pour la stabilité de notre pays. Il est le parrain administratif du Manden-Djallon. Il prône impunément le racisme, l’ethnocentrisme et le régionalisme, toutes choses qui menacent gravement la paix, la sécurité et l’unité nationale», accuse l’opposition. Laquelle a vite crié au viol délibéré des lois de la République qui punissent, au demeurant, tout acte qui porte atteinte à l’unité nationale (Article 4 et suivants de la Constitution, articles 136 à 139 du Code pénal).  Boureima Condé pourra-t-il sauver ce qui peut l’être ? On croise les doigts.

Jeanne Fofana, www.kababachir.com

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