Le président Alpha Condé serait-il enfin réellement décidé à réorienter sa gouvernance ? Il est peut-être trop tôt pour s’aventurer vers de tels types de conclusions. Mais on peut tout de même noter qu’au lendemain de la nomination d’Ibrahima Kassory Fofana au poste de ministre d’Etat en charge du Conseil présidentiel des investissements et des partenariats publics-privés (CPI PPP), il vient, comme s’il s’inscrivait dans une logique de remise en cause sincère, de remplacer deux de ses ministres.
Il s’agit tout d’abord du ministre de l’énergie et de l’Hydraulique, Mahmoud Thiam, remplacé par Cheick Taliby Sylla, jusqu’ici directeur général du projet Kaleta. Le second à être renvoyé de la seconde équipe gouvernementale de Mohamed Saïd Fofana, c’est Madifing Diané qui était en charge de la sécurité et de la protection civile. Il est remplacé par Mahmoud Cissé, magistrat, précédemment en service à l’inspection d’Etat.
En raison de prétendus liens étroits que certains évoquaient entre Madifing Diané et le président Alpha Condé, on pourrait penser que le chef de l’Etat a fait montre de courage en le limogeant. Par contre, le fait qu’il remette Mahmoud Thiam dans la bergerie présidentielle laisse croire qu’en réalité, il n’entend pas se défaire de cette clique d’anciens ministres. Ce qui constitue un motif de confusion quant aux raisons de ces deux limogeages. De même, on pourrait se demander s’il faut voir dans ces deux départs, le début d’une plus vaste restructuration gouvernementale ou s’il s’agit juste d’un ajustement.
Anna Diakité, www.Kababachir.com
