A tort ou à raison le parti au pouvoir, le RPG s’en prend parfois avec une rare violence aux opposants, en l’occurrence les anciens Premiers ministres dont Sydia Touré et Dalein Diallo. Le RPG leur attribuent tous les maux dont souffre aujourd’hui la Guinée. On ne rate aucune occasion pour les vouer aux gémonies.
Qu’on soit simple militant, membres du bureau national ou ministres de la République. On tance l’opposition. Et Voltaire les inspire : « Je crois que vous vous êtes laissé entraîner aux grands principes du machiavélisme : ruinez qui pourrait un jour vous ruiner ; assassinez votre voisin qui pourrait devenir assez fort pour vous tuer. »
Rencontre après rencontre, assemblée générale après assemblée générale, réunion de QG après réunion de QG, ceux qui doivent et ceux qui ne le doivent pas, tout le monde monte sur ses grands chevaux pour brandir le glaive : trimballer devant les tribunaux tous les délinquants économiques du régime de Lansana Conté, un quart de siècle de règne. Cette insistance vise donc certains. Eventuellement Lansana Kouyaté du PEDN. Jean-Marie Doré de l’UPG négligé. Et la raison est connue : il est du Centre… mouvant vers le RPG.
Lors d’une assemblée générale ordinaire du RPG, ce fut Nantou Chérif qui ré annonce la couleur : « Nous ferons tout pour que ces anciens Premiers ministres rendent compte de leur gestion. » A sa suite, ce fut Saloum Cissé d’avertir : «Le parlement guinéen auditera les 25 dernières années de gestion de notre pays », expliquant au passage que ce n’est nullement une chasse aux sorcières. Quoi de plus normal si les Guinéens sont enfin fixés sur les vrais auteurs de la gabegie financière qui a agenouillé le pays depuis belle lurette. Seulement, le RPG est infesté de délinquants économiques ou supposés comme tels. Tous ayant fait leurs beaux jours sous le régime de Conté : Mamadou Sylla, Tidiane Souaré, Loucény Fall, Kassory Fofana, Kiridi Bangoura, Madikaba Camara, etc. Plus récemment, aux TP, tout le monde a vu et entendu ce qui se passe sans que Sékhoutouréya ne s’en émeuve. Que dire de Tata Vieux l’ancien de la Pêche, de Koutoub Sanoh de la Coopération deux autres ministres indexés par des observateurs internationaux d’avoir piqué dans les ressources de l’Etat pour des fins de campagne ? Les cas font légion.
Le RPG aurait mieux fait de balayer à la porte de sa maison. Ou tout au plus trimballer d’abord ces délinquants avérés avant de penser à 25 ans plus tôt. De toute évidence, le RPG abdique aujourd’hui. Il abandonne la partie. A l’interne même du parti présidentiel, on se bouffe le nez. On mise donc à secouer le cocotier pour lui débarrasser de ses vieilles branches. Il y a donc de quoi s’occuper.
Jeanne FOFANA, www.kababachir.com