Je démissionnerai de mon poste de Président si j’étais à la place d’Alpha Condé.

J’ai suivi récemment avec intérêt les interventions du Gouverneur de Nzérékoré, du Préfet de N’Nzérékoré sur le manque de moyens d’action contre Ebola, sur leurs incapacités et leurs résignations respectives à faire face aux problèmes communautaires de leur localité.

J’ai aussi suivi celle du Président de l’Assemblée National, du ministre de l’économie mais aussi celle du président du groupe parlementaire de la mouvance présidentielle au parlement.

Elles sont axées sur les justifications légères de la gestion catastrophique par le gouvernement de l’épidémie Ebola en Guinée Forestière et ses conséquences collatérales dont le drame de Womey et les 4 200 morts dans l’espace Mano River Union.

Ces interventions ont un point commun : Ce n’est pas notre faute, c’est la faute à l’autre, nous ne pouvons rien faire et nous sommes fatigués de nous battre.

Si j’ajoute à ces interventions lamentables d’impuissance, les précédentes interventions du ministre de la communication et du ministre de la santé en Guinée Forestière et la sortie médiatique hasardeuse et inappropriée de certains caciques du parti au pouvoir, j’ai l’impression de comprendre que le parti au pouvoir et son gouvernement ne mesurent pas encore la gravité de la situation difficile que traversent le peuple de Guinée ou ,ils comprennent mais sont incapables de résoudre ces problèmes .

En se plaignant de manque de moyens lors d’une première sortie après 10 mois de l’épidémie dans une région foyer du virus, en accusant injustement des élites boucs émissaires de responsables de l’inefficacité gouvernementale face au virus dans la région , en se plaignant du ralentissement de l’économie guinéenne et de l’aggravation de la pauvreté des ménages suite à l’instabilité politique et à l’émergence du virus, le parti au pouvoir et son gouvernement ont certainement oublié qu’ils sont au commande de la Guinée depuis 2010.

Nous observons qu’entre 2010 et 2014, l’irresponsabilité de notre gouvernement, de notre président de la République et du parti qu’il gère a fait plus de 4 200 victimes dans l’espace Mano River Union comme le ferait une arme biologique dans une région hostile au pouvoir centrale.
Si nous ajoutons à ce nombre de victimes d’Ebola, le nombre de tueries à Conakry sur l’axe Bambeto Cosa et en Guinée Forestière pendant la même période, le nombre de vies perdues sous le régime du président Alpha Condé se chiffre maintenant à plus de 4 500 morts sans négliger les pertes économiques ,l’aggravation de la pauvreté et les conséquences humaines à l’international de la stigmatisation négative de la nationalité guinéenne aux conséquences désastreuses dont l’annulation de la participation des guinéens au pèlerinage à la Mecque et le refus de plusieurs universités du monde à inscrire en 2014 des étudiants de nationalité guinéenne .

Le gouvernement devrait plutôt s’atteler à résoudre ces problèmes au lieu de faire le dilatoire en s’attaquant injustement à des élites qui ont le mérite aujourd’hui de pallier aux insuffisances de la gouvernance publique actuelle.

Si j’étais à la place du président Condé, j’allais purement et simplement démissionné du poste de Président de la République et demandé humblement pardon à Dieu et aux peuples de Guinée pour l’ensemble des torts faits aux guinéens depuis les élections de 1990, date du multipartisme intégrale en Guinée en passant par les agressions contre la Guinée dans les années 2000 dont le Président Alpha Condé a été officiellement mis en examen par la justice guinéenne pour son rôle dans cette affaire. Il y a eu trop de morts sur le chemin du pouvoir du président Condé .C’est bien d’accéder au pouvoir pour ses convictions idéologiques mais il est encore mieux si cette accession au pouvoir peut permettre de faire du bien au peuple.Si ce n’est pas le cas , il faut renoncer et le Président Condé devrait avoir l’humilité de renoncer au pouvoir .

Une opinion de Keamou Bogola HABA

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