La présence remarquée et étrange des chasseurs traditionnels communément appelés Donzos défraie la chronique. Tant et si bien des citoyens ont la peur dans le ventre, estimant que leur sécurité est fortement menacée, au regard du rôle funeste présumé qu’ont joué ces Donzos dans la répression des opposants au régime d’Alpha Condé, notamment lors des marches politiques et bien après.
Ces hommes aux accoutrements suggestifs faits de gris-gris, de cauris, de mouchoirs rouges et de miroirs, le tout assorti d’une queue de bête et de fusils de chasse ont pris leur aise à parader dans des voitures estampillées VA dans certaines Communes de Conakry supposées être proches de l’opposition. Ils ont été aperçus en cortège sur l’axe de Coyah. Logés à la bonne enseigne, ces hommes dont la présence est sans cesse dénoncée par certains leaders politiques, notamment Faya Milimono du Bloc libéral, doivent décliner en principe leur motivation. De son côté, le leader du BL les qualifie de bandits, de milices criminels. Extraits : « Nous avons la Police, la Gendarmerie et l’Armée pour la Défense de la sécurité civile et du territoire national. Nous sommes quelques rares politiciens guinéens qui dénonçons la présence des groupes armés qui ne rentrent pas dans le cadre des forces régulières. Ces chasseurs traditionnels sont également établis en zone forestière et cela fait longtemps que nous le dénonçons. La Guinée est une République on ne peut donc pas avoir la police, la gendarmerie et l’Armée et avoir une autre faction de milices. Ils doivent chasser en brousse. Si c’est à Conakry, ils sont des criminels. La sécurité des citoyens est menacée. »
Aujourd’hui, ni l’Etat major de l’Armée, ni la Gendarmerie encore moins la Police ne lèvent le petit doigt pour fustiger cette milice. Leur regroupement est connu. Ils sont dans le quartier de Behanzin, sur les hauteurs de l’aéroport international de Conakry Gbessia. Dans l’enceinte l’école publique, ‘’ Lycée de l’excellence’’, des sources confirment que l’effectif peut avoisiner quelque deux cents personnes qui s’entraînent, parlant des langues nationales, autres dialectes. Certains baragouinent le français, nous rapporte-on. A la tombée de la nuit, rapportent des riverains, des voitures tout terrains aux vitres teintées ou non, stationnent et des responsables du parti au pouvoir aperçus. Plus de détails ! Sont-ils donc protégés ? La réponse est sans équivoque !
Jeanne FOFANA, Kabanews