« On ne remplace pas Abdou Diouf, on lui succède ». Ce sont les tous premiers mots de Michaëlle Jean nouvelle patronne de l’OIF. La désignation de cette Haïtienne devenue canadienne est selon Alpha Condé, « un échec pour l’Afrique ». Loucény Fall, ministre des Affaires étrangères, lui préfère aller autrement, dans les commentaires, liés à la position de la Guinée, par rapport à la désignation de la remplaçante de M. Diouf.
Le ministre guinéen des AE donne d’abord les nouveaux contours pris par la Francophonie : « La Francophonie prend de plus en plus d’envergure dans la gestion des affaires internationales. Si au départ, la Francophonie a été construite sur la langue française que nous avons en partage, depuis quelques années, elle a franchi cette limite. Non seulement, il y a cette langue française qu’ont en partage tous ces pays mais, la Francophonie a pris une dimension politique et culturelle évidente. » Et d’ajouter, pour parler d’élection : « L’on se rappelle qu’au cours des dix dernières années, toutes les crises dans les pays francophones, ont été réglées pratiquement par l’OIF. Il vous souviendra que l’élection présidentielle en Guinée en 2010 a été favorisée par l’OIF. Parce que c’est un fonctionnaire de l’OIF qui a présidé la CENI. Il y a aussi le rôle crucial joué par l’OIF dans l’organisation des élections législatives. C’est la même chose en Côte d’Ivoire, au Niger, à Madagascar. Il y a donc cette dimension politique. »
Selon Loucény Fall, maintenant la nouvelle donne, c’est la dimension économique. Puisque « tout le monde souhaite aujourd’hui que l’OIF s’implique dans les questions économiques. Le thème qui a été retenu cette année est dédié aux femmes et aux jeunes, il faut s’attendre donc que le virage vers l’économie et vers la prise en compte des intérêts des jeunes et des femmes, soit satisfait pendant le mandat de notre nouvelle Secrétaire générale. »
Jeanne FOFANA, www.kababachir.com