Aliou Diallo, ministre des Transports se fait voler la vedette par son homologue des Affaires étrangères François Loucény Fall, à propos de la desserte d’Air France Paris-Conakry. En séjour en France, le chef de la diplomatie guinéenne s’est entretenu avec la direction d’Air France afin de les rassurer notamment sur les mesures de prévention prises à l’aéroport de Conakry. « Nous avons reçu l’assurance que si ces méthodes continuent de marcher il n’y a pas de raison qu’Air France arrêtent ses vols » vers Conakry, renseigne François Lounceny Fall, marchant de fait sur les platebandes d’Aliou Diallo.
Lequel était d’ailleurs dernièrement sur les ondes d’une radio privée pour se prononcer entre autres sur la mise présumée en quarantaine du port autonome de Conakry, sur la suspension des vols en provenance ou en destination de la capitale sénégalaise. Très prudent, à cause de la consigne donnée dans le cadre de la communication sur Ebola et affiliés, le ministre s’est efforcé à lâcher deux mots, difficilement déchiffrables : « Les vols commerciaux sont toujours suspendus entre Dakar et Conakry. Brussels air line desserre les deux capitales. Des passagers en provenance de Conakry transitent par Dakar sans fouler le sol de la Téranga. » Il ajoutera que des contacts sont menés « au plus haut niveau » pour assouplir les mesures. S’agissant de la mise en quarantaine du Port de Conakry et celui de Kamsar par des opérateurs étrangers, le ministre dit être aussi mi au courant de cette rumeur.
Apparemment effacé, ce ministre qui devrait s’expliquer avec Ibrahima Kourouma du Pré-universitaire et Sékou Traoré du Plan devant les députés pour des affaires les concernant, est accusé de savoir quelque chose sur la faillite de GUINOMAR. Récemment, un député de l’UFDG, lui-même ancien ministre des Transport brandissait : « Je profite de l’occasion pour dire à mon ami, le ministre des transports de se préparer parce qu’à la prochaine session, une des questions qu’on lui posera portera sur la destination des millions de dollars que nous avons laissés à Guinomar. Aujourd’hui, la société Guinomar n’existe plus, et l’argent n’arrive pas au trésor », a brandi récemment Aliou Condé de l’UFDG, s’adressant à son homo des Transports. De l’avis du député lui-même fut ministre des Transports, l’actuel commis de l’Etat qui trotte à la tête du département, doit justifier « Les millions de dollars que nous avons laissés là-bas, il faut que le gouvernement nous explique où sont-ils partis. Parce que nous avons laissé des millions de dollars là-bas. On n’en a jamais entendu parler comme recette de l’État. Après la dissolution, où est notre résultat ? », dira-t-il sans donner le montant, encore moins le moindre indice.
Cette estampille a-t-elle freinée le ministre Aliou Diallo ? Pourquoi s’est-il laisser devancer par Fall ? Avec Alpha Condé, c’est l’anarchie.
Jeanne FOFANA, Kabanews
