« J’ai été vraiment choqué par cette violation flagrante de la Constitution et d’une Loi organique portant création, organisation, fonctionnement de la Cour Constitutionnelle. J’ai retenu que la destitution du Président de la Cour constitutionnelle était très bien encadrée par ces deux textes. »
Dalein Diallo fulmine ainsi et recadre les frondeurs à l’origine de la destitution de KélèfaSall : « Il ne peut, selon les dispositions de ces textes, être révoqué que dans deux cas. Le premier, c’est s’il est dans l’incapacité d’exercer ses fonctions suite à des problèmes de santé physique ou morale. De tels problèmes doivent être constatés par un groupe de médecins assermentés. Mais la preuve n’a pas été fournie qu’il était dans l’incapacité d’exercer la fonction de Président de la Cour Constitutionnelle. Le second cas, c’est s’il y ait parjure, un crime ou un délit commis. » Mais précise le chef de fil de l’opposition, de telles fautes doivent être d’abord constatées et qualifiées par la Cour Suprême qui a la seule compétence pour le juger et le condamner. C’est dans cette hypothèse seulement qu’on peut au cours de son mandat de neuf ans, le récuser et le destituer.
Comme quoi, « Il n’appartient pas aux membres de la Cour Constitutionnelle de juger qu’il est incapable, de juger qu’il a fait un parjure, de juger qu’il a commis un crime ou délit. Il est élu pour une durée de neuf ans. Pendant ces neuf ans, ses collègues ne peuvent pas le destituer et voter pour un autre. Donc, c’est une violation flagrante aussi bien de notre Constitution que de la Loi organique portant création de la Cour Constitutionnelle. » Pour le président de l’UFDG répondant à une question d’un confrère, la preuve vient d’être apportée que c’était un coup de force de monsieur Alpha Condé qui a déjà décidé de faire retirer KèlèfaSall ses gardes. Et d’ajouter : « Parce qu’en tant que président d’une Institution il peut bénéficier d’une garde de protection composée des membres des forces de défense et de sécurité. Je suis choqué, mais je suis naturellement engagé à tout faire pour refuser avec d’autres citoyens guinéens, ce coup de force. Tout cela s’inscrit dans le cadre de la volonté d’Alpha Condé de tout faire pour s’éterniser au Pouvoir. »
Jeanne Fofana, www.kababachir.com