Les opposants ont aujourd’hui du mal à s’accorder sur l’essentiel. Cette attitude profite sans nul doute à Alpha Condé, d’ailleurs accusé de tirer les ficelles. L’affaire fait vraiment grand bruit. C’est au même moment que le pouvoir lance un « appel au dialogue politique ». Un jeu mal vu et mal compris. Bah Oury y voit ce qu’il appelle une capitulation pure et simple.
Dans une longue analyse de la situation, le vice-président de l’UFDG estime que les responsables de l’opposition se sont tiré une balle au pied avant même que la course ne s’engage. Et d’ajouter : « Si cette attitude n’avait de conséquences que seulement sur leurs ambitions personnelles, alors le désastre ne serait pas grave. Malheureusement il s’agit du destin de tout un pays et de l’avenir de millions d’individus qui sont en jeu. Perte de crédibilité sur le plan international, méfiance et suspicion sur le plan interne, démoralisation des troupes de militants et désespérance du plus grand nombre sont l’aboutissement tragique des journées de manifestations où six personnes furent tuées et des dizaines d’autres condamnées. Beaucoup de personnes de tous les bords se sentent trahies. »
Comme à son habitude, Bah Oury n’est pas allé par le dos de la cuillère. La main sur le palpitant, le leader politique pense qu’en allant siéger avec le gouvernement dans le cadre des instructions présidentielles, les responsables de l’opposition accordent ainsi une prime à l’impunité. Et c’est l’idée la mieux partagée d’autant plus que des conclusions des derniers dialogues sont restées lettre morte.
Jeanne Fofana, www.kababachir.com