Comme annoncé dans nos précédentes éditions, le président malien Ibrahima Boubacar Kéita est arrivé vendredi en fin d’après-midi à Conakry pour une visite d’Etat et d’amitié, première étape d’une tournée dans les trois pays les plus touchés par la fièvre hémorragique à virus Ebola.
Il a été accueilli à l’aéroport international de Conakry Gbessia par son homologue guinéen Alpha Condé.
A sa descente d’avion, le président malien s’est exprimé sur les raisons de sa présence en Guinée :
« C’est une visite de famille et de témoignage. De témoignage vivant, concret, de la solidarité, de la sympathie et l’affection profonde que peuple malien a toujours porté à son frère de Guinée. Nous ne pouvons pas en tant qu’Etat du Mali, la Guinée ayant connu la tourmente que l’on sait et que l’on déplore, ne pas venir ici témoigner de notre présence totale à vos côtés. Et également, chacun sait mes liens très profonds avec mon grand frère, mon Président, le Pr Alpha Condé. Je crois que le chemin de l’amour de notre continent, de notre patrie, est inculqué aux hommes de notre génération. De cela, nous sommes toujours reconnaissants. Ce qui s’est produit en Guinée, il est bon, il est convenable que nous venions témoigner notre solidarité vis-à-vis de lui et le peuple de Guinée dont il a la charge aujourd’hui. Ebola n’affecte pas un pays ou un continent. Ebola n’a pas de pays, n’a pas de continent. Ebola n’a pas de frontières. Ebola peut affecter chacun d’entre nous. Donc, personne ne peut accepter qu’un pays soit indexé ou stigmatisé au motif que parmi ses populations il y a des porteurs de virus à Ebola. C’est un témoignage que je veux faire. Je crois qu’aucun pays ne peut se passer de ce mal là que nous devons combattre tous ensemble et non en fermant les frontières. Je suis venu ici pour dire au peuple de Guinée que nous sommes ensemble. Nous ne fermerons jamais les frontières du Mali ».
De son côté, le Président guinéen, Alpha Condé, a salué la visite du président IBK à Conakry : « Je connais mon frère depuis la FEANF (Fédération des Etudiants d’Afrique Noire en France ndlr). Nous avons eu beaucoup de temps ensemble. C’est un intègre, un vrai Bambara. J’envisageais d’aller au Mali pour montrer à la face du Monde que, comme le dit le premier Président (Ahmed Sékou Touré ndlr), c’est deux poumons dans un même corps. Et je sais que si le peuple malien l’a plébiscité, c’est parce qu’il respecte la dignité du peuple malien. Mais ce n’est pas facile aujourd’hui de présenter la dignité d’un peuple. Nous devons nous battre pour le peuple. Mais le peuple malien a prouvé qu’on a plus de frontières avec le Mali qu’avec n’importe quel pays. Le Mali n’a pas fermé ses frontières. Nous sommes profondément panafricains. Les panafricains, quelle que soit leur position, ils ont une qualité commune, c’est le panafricanisme.
Je suis très heureux de recevoir mon jeune frère et je tiens à aller au Mali pour montrer le soutien de la Guinée. Si ce n’est pas le retard au niveau des Nations Unies, le premier bataillon Diandian serait parti au Mali depuis longtemps et nous allons préparer le second bataillon. Tant que le peuple malien n’aura pas recouvert la totalité de son territoire, nous serons à ses côtés et l’Armée guinéenne se battra à ses côtés »
Après l’aéroport, les deux Chefs d’Etat ont eu un tête-à-tête aux cases de Belle-Vue dans une atmosphère de fraternité et de cordialité. Le Président malien quittera Conakry le samedi 1er novembre dans l’après-midi pour continuer son périple vers les autres pays touchés par l’épidémie d’Ebola.
Abdoul Wahab Barry, www.kababachir.com