En marge de la conférence de presse qu’il a animée ce lundi, le ministre de la justice a évoqué la l’instruction judiciaire à propos du drame de la plage de Rogbané. S’inspirant de cet exemple pour rappeler la persistance d’un certain nombre de comportements et de mentalités qui minent le secteur de la justice guinéenne, Me Cheick Sacko a révélé qu’on l’avait approché pour aider à faire libérer les détenus. Il y assure y avoir opposé un niet catégorique.
Rappelant que dans le cadre de ce drame qui a coûté la vie à quelques 34 jeunes guinéens, la procédure suit son cours normal, le Garde des Sceaux demande aux populations de faire confiance en la justice du pays. Parce qu’assure-t-il : « je n’interviens pas en dictant aux magistrats ce qu’ils doivent faire. Mon rôle c’est d’empêcher qu’au niveau de l’exécutif, l’on intervienne pour dicter des ordres aux magistrats. Cela est fini en Guinée ».
Outre sa propre personne, le ministre de la justice a indiqué que sa bataille consiste à mettre la justice guinéenne à l’abri des pressions et de l’immixtion de l’exécutif. Naturellement, poursuit-il : « s’ils (les magistrats, NDLR) font des fautes, il y a des voies de recours, il y a une instance disciplinaire. Il faut que cela soit clair pour tout le monde. On a tourné une page dans ce pays. On ne peut plus téléphoner comme on le faisait avant aux magistrats pour leur donner des instructions. Le président de la République ne le fait pas. Depuis que je suis là, il ne l’a pas fait. Ce ne sont pas les ministres ou d’autres personnes qui vont le faire. Et personne ne le fera tant que je suis là. Il faut que cela soit clair pour tout le monde ».
Revenant au dossier de Rogbané, et comme encore surpris de ce qu’il allait révéler, il déclare : « Je vous assure que j’ai été démarché par certains, concernant des gens qui sont détenus ». Pour toute réponse, il aurait posé à ceux qui l’ont abordé la question suivante : »est-ce vous aviez des enfants ou des personnes proches à vous parmi les 34 morts ? ». La question serait demeurée sans réponse. En conséquence, conclue le ministre : « Je leur ait donc dit »passons à autres choses ». Je pense qu’il faut quand même respecter les victimes dans ce dossier et laisser les juges faire leur travail »
Anna Diakité, Kabanews